C’est direction le Canada que nous allons découvrir la nouvelle sensation qui remet les guitares à l’ordre du jour. Le duo met l’accent sur les grattes crades qui grincent, la batterie simpliste qui pourrait bien être jouée avec des battes à la place de baguettes, et la voix nonchalante de Ian Frazer, tout cela pour un premier album intitulé »Bummer » (dommage/décevant). D’emblée, ou pourrait les conseiller pour les fans de Royal Blood à ses débuts, ou encore Drenge. On part dans une vague grunge lourde aux paroles lourdes de sens. Car au-delà de la musique aussi grinçante qu’une porte de grange, les Canadiens s’emmêlent dans des méandres aussi émotionnels que difficiles. Comme »The Drake » qui montre la fragilité d’une situation lorsque l’on se retrouve face à face d’une personne qui nous harcèle, les rêves détruits de »No Sweat », une anxiété générale face aux problèmes du quotidien qui prennent parfois des proportions démesurées. On retrouve une vague hip-hop dans ces paroles, car pas de couplet mais plutôt un flot incessant d’informations, de pensées, de doutes, de références à leur ville natale et autres informations que la scène rock n’a pas pour habitude de dévoiler. On notera tout de même un manque de variété et d’émotion dans les rythmiques de l’album, comme si le groupe voulait tout dire, tout faire, vite, sans se laisser le temps de se reposer ou réfléchir au travail final. Certes on pourrait parler d’exercice de style, mais cela fait que l’oreille fatigue rapidement et que l’écoute de cet album doit se faire en plusieurs fois pour en extraire toute sa saveur. Avec »Bummer », Cleopatrick s’installe dans la nouvelle scène rock qui mélange les styles avec aisance pour créer leur propre sauce piquante. [LN]
Cleopatrick
Bummer
Thirty Tigers
www.cleopatrick.com
Note : 3.5/5