Celkilt, c’est la révélation de ce Hellfest. Leur concert ce jour-là restera un super moment de fête et de partage. Rencontre avec ce groupe d’une énergie débordante!
Tout d’abord félicitations pour cette nomination au Hellfest. Première fois dans un si grand festival ?
Ouais c’est le plus gros. On a fait plus de monde devant la scène mais pas de plus gros festival.
Qu’est-ce que ça vous fait ?
Ça fait peur mais ça va être bien. C’est juste énorme mais ça ne fait pas la même chose a tout le monde. C’est un peu impressionnant. C’est comme quand tu vas dans un parc d’attractions tu te réjouis, mais sans le stress, t’as juste envie de profiter.
Comment on arrive à jouer au Hellfest ? Quel a été le processus ?
On en arrive là après 10 ans de concerts acharnés dans toute la France.
Et puis on est en contact avec les organisateurs depuis des années, on essayait de trouver le bon moment pour jouer ici et il s’est trouvé qu’il y a eu une opportunité : Goldfinger qui ont annulé il y a deux semaines, et du coup nous voilà. La place était pour nous.
Comment vous vous préparez pour un tel concert ?
Beaucoup d’IPA (rires), boire beaucoup et pas beaucoup de sommeil.
Beaucoup de répétitions ou tous les concerts donnés sont déjà une préparation ?
La préparation c’est surtout la scène et après en soi, ça reste un concert, celui qu’on fait très souvent. Juste le cadre qui est différent mais en soi la performance reste la même. C’est ça qui nous rassure, car cela fait 10 ans qu’on fait ça. On est plutôt confiants même s’il peut toujours y avoir des imprévus. Mais bon, quand même, en termes de pression on est pas mal (rires).
Comme on l’a dit vous n’êtes plus des débutants, peut-être dans tous ces concerts, ces rencontres, vous avez reçus des conseils de groupes qui vous ont marqué ?
En général on ne les écoute pas (rires). Non pas vraiment de conseils mais voir des groupes qui tournent depuis des années c’est précieux. Il y a des groupes qui tournent depuis 20, 40 ans et ils ont toujours le sourire, la patate, ils sont contents d’être la et je crois que c’est le but.
En fait on n’a pas trop de conseils directs c’est plus une inspiration quand on voit un groupe qui défonce sur scène, ça motive. Il y a des groupes qui sont des vraies machines de guerre su scène même backstage, de les voir, ça motive vraiment et on aimerait bien avoir ce truc-là : l’efficacité de A à Z.
As-tu un exemple de groupe comme cela où tu étais surpris par une telle efficacité ?
Par exemple un groupe comme Bad Religion, on a eu la chance de jouer avec eux, ça fait 42 ans qu’ils tournent et ils sont toujours là et prennent encore du plaisir. Ça c’est une inspiration dans le sens ou on peut se projeter, on se dit qu’on peut faire ça longtemps.
A plus petite échelle des groupes comme Cachemire, ce sont des groupes qui sont jeunes et qui ont une belle énergie. Il y a pas mal de groupes dans des styles différents où on se dit »c’est vraiment cool! »
Maintenant que vous êtes au Hellfest, quelle motivation encore pour le futur ?
Revenir. Le faire tous les ans et accéder à la Mainstage a 23h ! Sinon Lollapalloza aux Etats-Unis, ou jouer à la place de Metallica, ou avec Metallica. Ce serait cool.
Est-ce que vous vivez maintenant pleinement de votre musique ?
Oui ça y est. Quasi depuis le début en fait. On a eu cette chance que dès la première année, en commençant à chercher des dates, on a sauté le pas. On a la chance d’avoir un bon manager (ils désignent Nico le chanteur du groupe).
On doit vous redire ça souvent mais participer à une émission de télé (La France a un incroyable talent) ça doit ouvrir beaucoup de portes ?
On en vivait déjà. Mais ça a boosté, ça a mis un coup de projecteur a Celkilt. Mais tourner, tourner sans cesse, plus tu vois des gens, qui au fur et à mesure te reconnaissent, ça aide énormément. Le bouche à oreille c’est la meilleure promotion qu’on puisse avoir. On est surtout entièrement autoproduit donc ça ne dépend que de nous alors la meilleure com qu’on puisse se faire ce sont les lives et bien jouer pour que les gens nous apprécient.
Du coup, avec le Covid, petit point d’arrêt dans une carrière ?
Chacun a vécu ce Covid différemment, on en a profité aussi pour se faire une parenthèse personnelle. Le second confinement c’est devenu plus compliqué, car on pensait repartir et ça nous a mis un nouveau coup d’arrêt. Maintenant c’est passé et on va pourvoir re-profiter des concerts.
Plus perso, vous avez sorti l’album en 2020, comment c’est passé le processus d’écriture ? Et pourquoi avoir fait un crowdfunding ?
On est un groupe autoproduit donc on ne dépend de personne, et cela permets d’avoir un lien avec les gens qui participent au projet. C’est ultra inclusif, les gens ont l’impression de mettre leur pierre à l’édifice et ça permets de produire un album de qualité. Ça a quand même été un peu compliqué car il y a pas mal de choses que l’on devait faire en réel avec les gens et avec le Covid on n’a pas pu le faire, tout a été pas mal rallongé. Mais on a quand même fait cela dans plusieurs pays, plusieurs studios, en Suisse, en France et chez Iain en Italie.
Dans l’écriture, dans la production, Iain a fait son premier album avec nous il a mis sa patte, et on a pu travailler avec les producteurs en Italie sur certains morceaux. D’après Iain ce n’était pas compliqué mais très cool. On a travaillé dans un petit studio à Milan et c’était très bien, assez électronique aussi et on a pu faire de la musique ensemble.
Maintenant cela fait déjà deux ans que cet album est sorti, est ce qu’un nouveau est en préparation ?
On a prévu de s’y remettre à la rentrée, on laisse passer l’été. On va déjà faire vivre notre dernier album sur scène car tout a été un peu coupé avec ces deux ans sans rien. Pour nous il est toujours nouveau, car on ne l’a joué qu’une quinzaine de fois sur scène, c’est peu. Donc oui en 2023 il devrait y avoir des trucs qui se passent.
Le processus d’écriture vous plait-il autant que la scène ?
Ce n’est pas la même chose. La scène il n’y a rien de mieux. Ce n’est pas du tout le même travail mais il n’y aura jamais autant d’adrénaline que la scène. Écrire c’est un autre travail, plus introspectif, plus entre nous et donc le live il y a plus de communication, tout le monde y compris le public forme une boule d’énergie. C’est du donnant donnant, si on a un public méga chaud, on sera méga chaud, si le public est plus frileux c’est plus dur pour nous d’arriver à soulever la foule. On est très dépendants du public.
L’écriture, on est tous ensemble, c’est plus intime, on peut aussi dormir un peu plus longtemps (rires), on boit moins d’alcool, ce n’est pas comparable. Ce sont aussi des sujets où on se rentre plus dedans. Des fois ça se fini au vote, il y a plus de tensions en processus créatif que sur le live car chacun présente et défends ses idées. Faut arrondir les angles.
Maintenant on se connait suffisamment bien pour mettre nos égos de côté. On arrive maintenant à admettre que l’idée de l’autre est mieux. [Marjorie Delaporte]