La puff du guerrier.
Le sextet Punk-Folklorique de Portneuf Carotté lançait son second opus en ce mois de novembre particulièrement frette et gris. Intitulé Dansons donc un quadrille avant de passer au cash, l’album s’inscrit comme une volonté de revalorisation et de réactualisation des mélodies d’antan. Ce que nous appelions autrefois Les Soirées canadiennes, l’atmosphère de ces veillées dansantes qui a bercé l’enfance de nos parents est reprise ici avec désinvolture, humour, voire même avec une certaine ironie. On utilise l’instrumentation de l’époque comme source mélodique venant réchauffer les esprits et surtout les pieds de l’auditeur qui tape, tape et re-tape. La cadence est rapide, les guitares sont saturées, les voix sont dénonciatrices, mais la musique reste festive et enracinée dans les légendes rurales bien de chez nous. Alors qu’une panoplie de groupes s’évertue à proposer une musique folklorique dite sérieuse, pour ne pas dire pure, Carotté fait tout le contraire en trafiquant au maximum les concepts du style musical pour plutôt parler de pot et de poudre, de choux et de brocolis. Les effluves de l’album sentent le punk et le fumier alors qu’en somme la proposition reste assez juvénile et bon enfant. Certains refrains sont très accrocheurs et sauront certainement mettre de la bonne humeur sur plusieurs visages durant le sombre hiver qui nous attend, mais la tentative d’être amusant s’est plutôt soldée pour moi en humour qui fait davantage sourire que rire. Le vidéoclip pour Chant de pot démontre d’ailleurs tout le côté ludique du groupe qui se démène dans l’eau bénite pour ne pas être pris au sérieux. Et ça fonctionne.
De l’Agro-Punk de Noël.
L’album d’Agro-Punk arrive juste à temps pour les Fêtes. Toutefois, il ne faut pas se méprendre, car musicalement Carotté a en réalité beaucoup plus à voir avec Banlieue Rouge qu’avec Les Charbonniers de l’Enfer. La plupart de vos grands-mères n’apprécieront pas tellement lors de vos réunions de famille.
En conséquence ça donne un album folklorique particulièrement original, mais qui par sa proposition éclectique et, par moment, enfantine aura également de la difficulté à faire sa place dans le milieu punk.
Différent, pas désagréable, mais difficile à cerner.
Texte: David Atman