Home XXXX - Non classé Bring Me The Horizon @ Stade Uniprix, 17.03.2017

Bring Me The Horizon @ Stade Uniprix, 17.03.2017

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Qui dit Saint-Patrick, dit célébration. Pour ma part, en ce vendredi soir glacial de mars, je célébrais la venue d’une poignée de groupes émérites en Beartooth, Underoath et les derniers, mais non les moindres, Bring Me The Horizon. Le Stade Uniprix, bien que conçu pour les évènements sportifs, accueillait cette brochette de groupe. On pouvait d’ores et déjà s’attendre à une soirée haute en couleur et en énergie.

Après une file d’attente interminable peuplée d’adolescent(e) s fébriles, l’inévitable détecteur de métaux et l’arrêt obligatoire à la cantine, j’assiste enfin à la prestation de Beartooth. Le quintet de l’Ohio impressionne par ses sonorités hardcore très moderne et son énergie contagieuse. Caleb Shomo, littéralement sorti des cendres d’Attack Attack, mène la charge avec sa voix parfois mélodieuse, parfois «harsh». Le parterre est bien rempli, mais je peux quand même apprécier le spectacle sans me faire bousculer. Beartooth enchaîne ses plus grands succès comme «Agressive», «The Lines» et «In Between», incitant la foule à chanter à tue-tête les envoûtants refrains. Le groupe semble à l’aise sur la grande scène mise sur pied au Stade Uniprix, pouvant ainsi bouger comme bon leur semble. L’acoustique de la salle n’est toutefois pas idéale: le son des guitares ne se démarque pas, seules la voix et la batterie planent au-dessus de la cacophonie. Une performance endiablée prend fin, laissant la place aux vieux de la vieille qu’incarnent les gars d’Underoath.

La formation tient une place importante dans l’évolution de la musique heavy moderne, faisant office de pilier et d’influence pour une multitude de groupes contemporains. Après 20 ans d’existence, Underoath n’a plus besoin de présentation. Oscillant entre le metalcore, le post-hardcore et le emo, la formation possède une présence sur scène sans pareille. Chaque musicien performe comme s’il s’agissait du dernier spectacle de sa vie. Beaucoup de personnes voyaient le groupe pour la première fois, leur dernière visite remontant à 2003. Le quintet met tout en œuvre pour marquer la mémoire du public, repoussant les limites de la performance musicale en créant un véritable contact humain et émotionnel avec le public. Même si ma vue sur la scène n’est pas optimale et le son laisse à désirer, je comprends le message: Underoath est une force majeure de la musique moderne et je me dois de reconnaître son talent et son impact sur toute une génération.

La tête d’affiche se fait attendre, comme à l’habitude. L’ambiance est électrique. Quelques minutes, secondes, avant qu’Oliver Sykes et ses sbires viennent une nouvelle fois marquer les esprits avec leur musique, pour certains, transcendantes. Enfin, les lumières rendent leur dernier souffle et c’est parti. Bring Me The Horizon est au top, littéralement. Après un début de carrière beaucoup plus «metal» et heavy, la formation Anglaise offre maintenant un metal plus doux, voire rock alternatif très catchy. Tout le monde a écouté l’album de 2013 «Sempiternal» à en être lassé, et le même discours s’applique à leur plus récent opus, «That’s The Spirit». Le groupe a bel et bien raffermi son identité visuelle et musicale avec ce dernier effort, accentuant leur statut de coqueluche des adolescents(es). La foule se déchaîne à un point tel que je suis témoin d’une poignée d’actes disgracieux et irrespectueux entre certains membres du public. Impossible de voir la scène: un océan est comprimé dans un trop petit Stade Uniprix, vraisemblablement.

Comme à l’habitude, la voix du principal intéressé, Oliver Sykes, est difficile à discerner à travers les chants des milliers de fans. Tant mieux je dirais: les performances vocales très ordinaires du chanteur sont du domaine public. Sa voix torturée et sincère touche malgré tout une corde sensible, surtout lorsque mêlée aux mélodies inoubliables que ses musiciens ont su créer. À ma grande tristesse, ceux-ci n’ont joué aucune chanson de leurs opus précédant l’album Sempiternal, excepté «Chelsea Smile» du long-jeu «Suicide Season». Force est d’admettre que le virage musical du groupe ne correspond en rien à sa sonorité originale. Celui-ci performe toutefois la majorité des chansons sur Sempiternal et sur That’s The Spirit. Le chaos perdure jusqu’à la toute fin, sans interruption. Bring Me The Horizon, à défaut de présenter un spectacle plus viscéral et intime, montre une maturité étonnante et une nouvelle identité esthétique sans failles. Le groupe est devenu mythique, quoi que j’en pense. Il n’a pas fini de faire parler de lui!

Texte: Cédric Joly

Photos: Sébastien Tacheron

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