À l’abordage!!!!!
Le groupe québécois mythique Vilain Pingouin s’associait vendredi soir dernier à Bodh’aktan dans le cadre des « Coups de coeur francophone » pour nous offrir un spectacle des plus endiablé. La table était mise, et de belle façon. Vilain Pingouin n’a plus besoin de présentation. Roulant leur bosse depuis presque 30 ans maintenant, leurs chansons sont presque toutes restées dans l’imaginaire québécois. J’avais vu les Pingouins il y a très longtemps déjà, à l’époque de la « Tournée rock le lait » avec France D’Amour et Jean Leloup au Forum de Montréal. Je me demandais vraiment vendredi, vingt ans plus tard, s’ils sauraient relever le défi des années passées. Le plus grand défi dans la musique, c’est de faire durer les chansons à travers les années. Et bien, au Club Soda vendredi, Rudy Caya et sa bande ont su relever le défi haut la main.
Bien sûr, certaines chansons sont un peu obsolète, mais d’autres encore, très actuelles. Je pense à l’excellente « Délinquance » qui aurait très bien pu être écrite en 2014. Je pense également au « Train », qui roule encore à toute vitesse dans un Club Soda complètement fou. Caya a encore, malgré les années, le feu sacré du rock bien présent en lui. Je crois qu’ils ne sont pas près de la retraite. Et c’est tant mieux. Les spectateurs, malgré leur jeune âge, connaissent très bien nos anciens pirates de la musique québécoise. Un beau moment de retrouvailles.
Bodh’aktan vint ensuite prendre la scène du Soda d’assaut. Et il fut sans merci encore une fois pour un parterre plein à craquer. Nul doute que les Bodh sont les dignes successeurs des Pingouins. Leur musique n’est pas pareille évidemment, mais l’amour qu’ils portent à la musique et au plaisir de se produire sur une scène font d’eux des successeurs hors du commun.
La bande de joyeux drilles revenait tout juste d’une mini tournée de quelques spectacles en France et en Bretagne, où ils avaient lancé leur magnifique album « Tant qu’il restera du rhum » chez nos cousins. Petite anecdote, un de leur spectacle fut arrêté par la police, vu les plaintes des voisins aux oreilles trop sensibles. Parlez-en en bien, parlez-en en mal….mais parlez-en.
Donc de retour de cette escapade outre-mer, nos flibustiers voulaient nous en mettre plein les oreilles. Et je n’ai pas été déçu. Chaque fois que j’ai l’honneur de les voir sur une scène, ils me jettent à terre. Plus le temps passe, plus ils m’impressionnent. La joie de vivre, la bonne humeur est véritablement contagieuse, et se transmet comme un véritable virus. Chaque spectacle est meilleur que le précédent.
Le band, il y a quelques jours, a d’ailleurs lancé une reprise de la chanson « salut salaud » des Pingouins sur I-Tunes, chanson qu’ils ont interprétée de belle façon en compagnie de Caya et sa bande. Une belle passation des pouvoirs entre ces deux groupes. Nous assistons vraiment à un beau moment.
Mon seul petit bémol de la soirée, « Killing in the name », a été oublié. Cette chanson devrait être sur les spectacles de Bodh’aktan pour les vingt prochaines années, sans exception. Mais au-delà de cette petite incartade bien mince, le show était parfait.
Vraiment chers amis, si vous n’avez pas vu Bodh’aktan en spectacle encore…..il est plus que temps. Un groupe qui deviendra sans aucun doute un phare de la musique québécoise.
Merci à tout le groupe pour son accueil légendaire, à Phillipe Georgiades pour son temps et sa bonne humeur, ainsi qu’à Michel Gratton pour sa générosité envers moi.
Texte : Laurent Lépine
Photos : Pierre Laverdière
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