Comme toujours, Billy Talent offre un spectacle hautement dynamique. Leur énergie débordante est contagieuse et a brassé le Centre Bell ce mercredi.
La soirée a commencé avec le groupe The Dirty Nil qui roule depuis 2006. Avec un son pop-rock assez commun. Composée de trois jeunes musiciens avec du talent, la formation n’a pas su retenir l’attention. Ça manquait beaucoup d’originalité. Mais, contre toute attente, Benjamin Kowalewicz (le chanteur de Billy Talent) est venu chanter sur une des chansons de Dirty Nil ! C’est la première fois que je voyais ça. C’est pas mal cool de voir la chimie entre la première partie et le headliner. Le reste de leur prestation a monté d’un niveau grâce à la présence de Ben Kowalewicz.
Ça s’appelle pas Monster Truck pour rien, c’est parce que leur garage rock te rentre dedans solide. Monster Truck, c’est du gros rock sale, du poil de chest, une voix rauque pi des solos solides. Nous avons eu droit à leur succès Sweet Montain River et Righteous Smoke. Leur prestation était très énergique et j’ai très hâte à leur prochaine visite à Montréal.
C’est sans attente que Billy Talent fait une entrée en force avec Devil in a Midnight Mass. Le quatuor ontarien a livré une prestation incroyable du début à la fin. Sachant que le band n’était pas dans ces meilleures conditions, on peut dire que le show était un exploit. En effet, le drummer original ne pouvait faire partie de la tournée puisqu’il souffre de sclérose en plaques. Pour le remplacer, c’est nul autre que Jordan Hastings de Alexisonfire.
Après 23 ans de carrière, cinq excellents albums, des shows toujours de plus en plus fous, j’irais jusqu’à dire que Billy Talent est le meilleur band canadien du moment. Il entre dans la même lignée que Tragically Hip, Rush et The Guess Who, en mon sens.
Toutefois, ce ne fut pas une foule très nombreuse. Apparemment la tournée ne se vend pas très bien et ça paraissait au Centre Bell. Un parterre et la section des rouges remplis au 3\4, ainsi que la section des gris fermés. Cela n’a pas découragé le band qui nous en a mis plein les yeux et plein les oreilles.
Leur dernier album, Afraid of Heights, sorti en décembre est rempli de chanson énergique et ‘‘catchy’’ comme le band a l’habitude de le faire. Ils semblent prendre une direction de plus en plus pop, et laissent de côté tranquillement le cri et les solos de guitare puissants. Les riffs et le son unique de Ian D’sa est de moins en moins présents sur les nouveaux morceaux. On aime ou on n’aime pas, mais ils se sont donnés à 110% pour leurs nouvelles chansons plutôt pop.
Je tiens à soulever l’intervention du chanteur Ben Kowalewicz au milieu du show. Il a commencé un discours contre la montée de la droite américaine en parlant Trump, pour terminer avec un discours d’acceptation. S’adressant à la foule en anglais : «il est plus important que jamais de se respecter chacun, ça n’a pas d’importance si tu es gai, lesbienne, trans, de quelle religion tu viens, parce qu’ici on se respect tous!» Un beau discours qui a semé l’émoi pour introduire leur nouvelle chanson Leave Them All Behind.
Pour les fans du début on a eu droit a The Ex, une chanson qui n’avait pas joué depuis huit ans sur scène. On a eu aussi droit This is How it Goes, River Below, Nothing To Loose, Try Honesty, Fallen Leaves, Red Flag et Devil in a Midnight Mass.
Tu le sais que tu es au Canada, quand le band parle d’hockey avec la foule. De plus, pour chaque billet vendu de la tournée, Billy Talent donne 1$ pour la cause Music Counts. Voici le lien pour ceux intéressés de donner pour la cause. https://www.musicounts.ca/events/billy-talent-tour/
Et finalement, ils ont pris un bon moment pour dire à quel point ça leur fait chaud au cœur de revenir à Montréal de depuis 16 ans. C’est un amour réciproque qui unit le public montréalais et Billy Talent.
Le public a eu droit à un rappel en force avec Red Flag, Fallen Leaves, Try Honesty et Viking Death March. L’ensemble du set list était parfait pour les fans de longue date qui désiraient réentendre leurs vieux classiques ainsi que faire découvrir leurs nouvelles chansons de Afraid of Heights.
Texte: Laurence Doucet
Photos: Valéry Tremblay-Brunelle
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