ASKING ALEXANDRIA – détruire pour mieux reconstruire

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Le groupe originaire d’un petit village en Angleterre a fait bien du chemin, et Ben Bruce se retrouve dans une ville en Arizona à répondre à nos questions quant à leur nouvel album ‘Like a House on Fire’.

Quelle est cette ‘maison qui brûle’?

Il y a plusieurs niveaux de lecture, Danny est revenu et nous avons passé quelques années à nous reconnecter et recréer des liens, et tout se passait si bien qu’on s’est dit que notre énergie était comme une ‘maison qui brûle’. Et ce que nous avons vécu dans les années, Asking Alexandria passe son temps à reconstruire après de nombreuses choses qui changent, parfois qu’il faut détruire pour tout recommencer, et on fait quelque chose qu’on aime encore plus en fin de compte.

Tu vois l’album sous un oeil différent maintenant que le monde est en feu?
J’y pensais l’autre jour, comme si notre maison, notre planète, était en train d’être brûlée jusqu’à ses fondations. Le morceau ‘Antisocialist’ a été écrit bien avant le confinement. On était là ‘wow, sommes-nous en train de prédire le futur’?!

L’album est extrêmement groovy, tu penses à ce que ça sonnera sur scène?
Cet album en particulier est vraiment différent. Quand on écrit, on se dit toujours ‘il faut qu’on aie une partie ‘live’ dans ce morceau pour qu’elle passe bien en concert. Mais cet album a été vraiment dans l’optique du live show. On a passé tellement de temps en tournée et étions si inspirés par les gens qui bougent, qui chantent, qui sourient, la scène dégageait une telle énergie, on voulait vraiment faire quelque chose pour le public, pour leur réactions. C’est vraiment dommage qu’on n’ait pas pu montrer ça sur scène pour l’instant mais je me réjouis que les gens puissent voir ça en live et puissent comprendre la totalité du concept.

Comment avez-vous approché l’idée?
Je suis généralement l’initiateur du morceau, je commence avec un refrain ou un riff, et je le présente au groupe. Mais cette fois, on était en tournée, puis je me suis enfermé en studio et écrit les morceaux entre les tournées, pour que je puisse prendre cette énergie de live et que je la canalise sur un morceau. C’est vraiment cool de faire ça, c’est la première fois que je travaillais comme ça. J’ai commencé cet album alors qu’on était entre une tournée entre Papa Roach et Shinedown. ‘The Violence’ était assez déstabilisante pour les gens, ils ne comprenaient pas vraiment ce qui se passait jusqu’à ce qu’ils la vivent sur scène, et tout le monde se met à chanter et sauter. On se dit tous les jours ‘je me réjouis tellement de retourner sur scène et montrer ces morceaux!’

C’est important pour toi, cette version brut de décoffrage ?
Asking Alexandria a toujours été un groupe honnête. On a un passé turbulent, notre carrière a commencé hyper tôt, on était des ados, facilement manipulés, on a passé dans la drogue, dans l’alcool, et les médias nous appelaient ‘le groupe le plus taré du monde’, et c’était une sorte de spirale où il fallait effectivement être défoncé et ivre, parce que c’était ce que les gens attendaient de toi. Mais on est clean maintenant, on est mariés on a des gosses. Mais faut qu’on continue d’être honnête, et on veut que les gens puissent s’identifier aux combats qu’on a eu, que ce soit un divorce, sa sexualité, on veut que les gens sachent qu’il y a des tempêtes à traverser et que tout ira bien. J’étais assez nerveux d’écrire sobre, je ne l’avais jamais fait, je me demandais si je n’avais plus ce ‘je-ne-sais-quoi’ que l’alcool me donnait. Mais c’est vraiment plus cool, les paroles et musique émanaient de mon écriture, tout allait tellement vite. Par exemple ‘I don’t Need You’ a découlé d’elle-même, c’était une grande étape pour moi, c’est génial.

Parlons de ‘I don’t Need You’ et de la voix féminine qui vous accompagne : Grace Grundy – qui est-elle, comment l’avez-vous rencontrée?
Il y avait un trou dans le deuxième verset, on voulait que quelqu’un parle de l’autre côté de l’histoire. Je regardais une émission avec ma femme et il y avait cette voix en fond, je l’ai shazamée, et c’était Grace! Elle fait de la pop, je me disais ‘impossible qu’elle aime, ou même ne connaisse Asking Alexandria’. Je lui ai écrit, et elle m’a répondu ‘oh mon Dieu! J’ai grandit avec votre musique, je suis hyper fan!’ On lui a laissé champ libre pour qu’elle écrive vraiment ce qu’elle voulait chanter. Elle ne nous a rien dévoilé avant le jour de l’enregistrement. On était complètement bluffés.

Ça veut aussi dire que les femmes peuvent être dans le metal, et que les styles peuvent se rencontrer?
Je n’y ai jamais pensé, une belle voix est une belle voix. Le metal doit être sans genre. Amy Winehouse a une des voix les plus incroyable du monde. Elle a une voix super rock’n’roll même si sa carrière l’a emmenée sur du soul et r’n’b. On pense faire plusieurs morceaux avec Grace, peut-être qu’elle deviendra un membre à part entière qui sait?


Vous terminez cet album sur le très sombre titre ‘Lorazepam’. Pourquoi ?
Le message est toujours : ‘Soit fort, prend soin de toi, soit le mieux que tu puisses’, puis ‘Lorazepam’ arrive, et il veut dire ‘il y aura des jours plus durs que d’autres’. Même si tout ira bien, tu as le droit de se sentir mis à l’écart ou triste, tout n’est pas que positif et tu as le droit de ne pas voir la lumière au bout du tunnel. Et ça finit sur le début du premier morceau, comme un cercle.

Et tu dis ‘I don’t care anymore’, comme si tu ne voulais pas te soucier des fans détracteurs?
Peut-être. Je ne l’ai pas écrit comme ça, mais tu peux te dire ‘peu importe, je me sens mal aujourd’hui’, ou ‘je m’en fous, il faut accepter qui je suis’. Si tu travailles constamment à devenir une meilleure version de toi-même, alors tu es sur la bonne voie. Et il y a beaucoup de détracteurs qui reviennent sur leurs préjugés maintenant que nos chansons ont grandit sur eux et qu’ils ont eu le temps de les digérer et de les comprendre mieux.

Et ta pochette?
C’est notre ami Chris, qui a passé un peu de temps en studio avec nous pour s’inspirer. Quand il nous a présenté la pochette, on était perplexe, et il nous a dit : ‘Le Tarot? J’ai googlé beaucoup de votre héritage anglais et j’ai pris des paroles et des moments clés de l’album pour illustrer une carte de Tarot et les représenter sur votre pochette’ – ça a été un déclic pour moi. C’est une oeuvre que tu peux observer et tenter de déchiffrer. C’est une oeuvre à part entière, une pochette ne doit pas seulement être une image, elle doit raconter une histoire.

Ton meilleur souvenir?
J’aime être en studio, créer de la musique. Mais je pense qu’après ‘The Violence’, on est allé en tournée direct, et quand on la jouait sur scène, généralement les gens écoutent la musique et ne font pas grand-chose. Mais pour la première fois, on s’est mis sur scène d’un festival et on a commencé le set sur ce morceau, et le public est devenu absolument taré. Ça ne nous était jamais arrivé auparavant. Le morceau a pris vie à cet instant-là, et a donné une ligne directrice pour l’album.

https://www.askingalexandria.com/

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