Pour prolonger la célébration de leur vingt-cinquième anniversaire, le collectif rock prog électronique revisite ses titres favoris. Excellente idée sur papier, un peu plus mesurée sur disque.
Le chalet dans lequel j’écris ces lignes se prête particulièrement bien à l’écoute de ‘Versions’, le brouillard qui l’enveloppe rappelle l’aspect cotonneux du premier titre revisité ‘Lights’. Entre Sigur Ròs et le compositeur minimaliste Arvo Pärt.
‘Kid Corner’ se transforme ici en petite berceuse répétitive très pure.
Douche froide avec ‘Fuck U’ qui fait penser à une reprise crispante de Nouvelle Vague avec sa petite voix de souris aigrelette. Elle mérite bien son titre.
‘Erase’ durant laquelle on pourrait avoir l’impression d’assister à son propre enterrement, baigné d’un halo de lumière et s’élevant vers les cieux est magnifique. Comme dans une cathédrale, elle possède deux parties distinctes : la première céleste puis une seconde terrestre, plus noire, pour nous renvoyer à notre condition humaine.
La grosse déception vient d’ ‘Again’, je pensais être ému en réécoutant les paroles mais mes poils sont restés sur ma peau sans les dresser. Cet album est joli mais pas beau. Il lui manque quelques aspérités, des écorchures. C’est le cas de ‘Pills’ qui a du mal à passer.
Archive a souvent métamorphosé sa musique pour coller au plus près à l’air du temps et alors qu’ils auraient pu redevenir novateurs, ils apparaissent ici un peu datés.
‘Nothing Else’ aurait dû clore l’album. Epurée avec son motif piqué à John Barry, elle semble intemporelle.
On attend avec impatience les possibles remixes de ces ‘Versions’.
Note : 3,5/5