De la chaleur, de la musique et une douce démence collective!!!!
Jour 1
Cette année, le début du Rockfest coïncide avec la St-Jean, une belle occasion de faire le party un jour de plus. Seules les deux petites scènes sont utilisées et après la mise en place de mon campement, j’arrive sur le site en navette qui fait la liaison entre le Château Montebello et la Marina.
C’est le groupe Spacemak3r qui ouvre le bal et de quelle façon, le début du show donne l’impression de se prendre un coup de poing dans la face au réveil. En passant le groupe aurait mérité de se retrouver sur scène plus grande au vu du show qu’ils ont offert, cracheur de feu, danseurs et j’en passe, ce fut pour moi un grand moment du festival. Les filles de The Horny Bitches vont être les suivantes et pas de relâchement, grosse énergie et sourires vont maintenir la foule au top. Je fais l’impasse sur le comique qui d’après ce que j’ai entendu depuis l’arrière-scène n’a pas déclenché beaucoup de rires pour me retrouver face à Urban Aliens. Que dire? Qu’on est rarement déçu par ce que nous propose ce groupe et c’est encore une fois le cas, belle prestation sous le soleil. Je n’ai pas trop envie de m’étendre sur l’hommage à Normand L’Amour, pour moi, c’est que je ne comprends pas sa musique et c’est pour ça que ça m’a plus fait grincer les dents qu’autre chose. La belle découverte de la journée est à mettre au compte des Chiens Sales, du bon rock, une bonne dose d’énergie et une attitude de rocker sur scène, rien à ajouter.
Après une balade en bateau et la perte de mon pass all accès, retour pour Les Ramoneurs de Menhirs, du punk breton avec M. Loran, un ancien des Béru. Ludwig Von 88 va apporter une petite dose de légerté surtout dans les textes, à noter que le groupe effectue un retour sur scène après une longue pose. Un ex Bérurier Noir qui se retrouve en arrière de la scène alors qu’un hommage au Béru est en train de jouer, ça ne pouvait finir autrement que par quelques notes jouées tous ensemble. Je pense que tous les membres de Viva Bertega ont dû triper. Ma soirée se termine avec un inévitable show de Mononc’Serge, bières, bonne humeur et soleil, le Rockfest 2016 est bien lancé. ST
Jour 2
Cette année encore, Daily-Rock Québec était présent à Montébello pour couvrir cette onzième édition de ce festival, qui d’année en année, croit en popularité. Le Rockfest peut maintenant facilement rivaliser avec les grands festivals de la planète. C’est toujours avec une grande fébrilité et un grand plaisir que nous y sommes, car le Rockfest ce n’est pas que de la musique, c’est aussi des amis, une ambiance, des gens que tu rencontres, des discussions entre amis des autres médias, tes voisins de camping, etc. le Rockfest c’est plus qu’un festival… c’est un état d’esprit!!!!
Dès mon arrivée sur le site soit vendredi en matinée, nous sentions déjà cette frénésie qui s’empare déjà de la ville. Les longues files devant l’épicerie, le dépanneur et les kiosques de nourritures nous émoustillent déjà les papilles olfactives. Les rues du village sont comme une fourmilière géante qui grouille de gens, tous styles confondus. On y croise entre autres un dinosaure, un gars en speedo arborant un énorme phallus gonflable, des punks, des metalleux, des enivrés, des défoncés et tout ce que l’on peut imaginer et plus encore Welcome in the jungle!!! Toute cette foule cohabite comme si cela était une grosse réunion de famille, l’instant d’un weekend end; et ce sans incident majeur ou débordement. C’est ce qui fait du festival un évènement si mémorable. Le Rockfest c’est comme un énorme buffet all you can eat, difficile de ne pas y trouver son compte.
Les spectacles au présenté permettent de plaire à tous les goûts, mais vraiment pour tous les goûts. Couvrir un festival de plus de 100 groupes révèle d’un véritable marathon. L’adage de Felix Leclerc «moi, mes souliers ont beaucoup voyagé» y prend alors tout son sens.
Je suis avant tout amateur pur et dur de métal, ma couverture sera bien sûr ciblée en majorité sur les bands métal qui se sont succédé sur les diverses scènes du festival. Quelques groupes de catégories diverses seront également de la partie, car ils méritaient quand même un petit coup d’œil. Nous étions passablement bien servis côté métal, mais j’en aurais certainement pris quelques un de plus durant le weekend. La scène québécoise y était également bien représentée et c’est d’ailleurs avec un digne représentant de notre belle province que je débuterais ma couverture.
C’est le groupe Mass Murder Messiah qui a la lourde tâche d’ouvrir la journée, au même moment où les festivaliers commencent à envahir le site. Le groupe fidèle à son habitude nous assomme de son groove métal pendant une courte prestation de 30 minutes avec une sonorité qui laissait malheureusement à désirer, mais profitons-en et gavons-nous de métal… Alex Leblanc et sa bande nous aspergent donc de leur agressivité et la foule y répond très bien et la poussière lève! Ça y est, il n’y a pas de doute le Rockfest est bien parti.
Petit détour pour aller voir pour la première fois (je connaissais le groupe que par son nom) Insane Clown Posse. J’étais vraiment curieux, mais à part nous asperger de liqueur collante et faire du hip-hop, j’arrive à la conclusion que j’ai fait un mauvais choix personnel, je vais plutôt me diriger vers la scène Jagermeister.
Une foule énorme se presse alors devant pour Max & Igor Cavalera venant nous offrir l’album Roots en intégralité, album phare du groupe Sepultura dans les années 90. Même si le poids des années y laisse des traces, Max y donne encore toute son intensité et sa passion, à notre plus grand plaisir. Ce fut du bonheur que de réentendre Roots Bloody Roots, Cut-Throat, pour ne nommer que ceux-là… un pur délice auditif.
Avec Cannibal Corpse et même si cela est toujours étrange de voir ce groupe en plein jour, quel plaisir d’entendre beugler le chanteur George Fisher. Le groupe joue son brutal death metal avec dextérité et une aisance déconcertante. Cela donne une musique d’une agressivité dévastatrice, le groupe se fait plaisir et c’est bien ressenti par la foule. Nous adorons! Cradle of Filth fut un de mes premiers coups de cœur du week end, sans trop savoir pourquoi. Le son n’a malheureusement pas rendu justice au groupe éprouvant toute sorte de pépins. L’énergie et la passion du groupe se transmettent dans la foule. J’ai beaucoup aimé.
Maintenant c’est enfin l’heure de Twisted Sister, c’est très certainement un des groupes que j’avais le plus envie de voir durant ce festival. À voir la foule immense massée devant la scène, il n’y a pas à dire que les vieux bands ont toujours la cote. Dee Snider et ses potes nous ont ramenés dans les années 80, jouant ses plus grands hits (Stay Hungry, You Can’t Stop Rock ‘n’ Roll, The Price et bien entendu We’re Not Gonna Take It). Du haut de ses 60 ans, le chanteur est dans une forme resplendissante, avec la chaleur écrasante et le soleil en plein visage la chanson Burn In Hell prenait tout son sens. L’enfer était si proche!!!
Malheureusement, quelques soucis de sonorité et un peu de retard dans l’horaire nous ont enlevé certainement une chanson ou deux de leur spectacle. Le groupe se mérite une gigantesque ovation à la fin de leur spectacle. Ayant discuté avec quelqu’un de l’entourage du groupe un peu après la prestation, les membres de T.S n’ont vraisemblablement pas beaucoup apprécié leur expérience au Rockfest. C’est quand même surprenant qu’un groupe avec 40 ans de carrière et venant faire son spectacle d’adieu n’ait pas eu droit à la scène principale et autre facilité. Amis, ne tombons pas dans les mondanités. Mais heureusement Dee Snider dans toute son authenticité, nous l’a bien rappelé avec un brin sarcastique comment il était quand même content de jouer sur une scène secondaire pour leur Farewell tour, eux ayant vendu des millions d’albums au Canada. Mais en tant que professionnel, le groupe nous l’a joué sans faille…. Voilà!!!!
Despised Icon nous l’a foutu mis en pleine tronche, les gens assemblés devant la scène ne demandaient qu’à être piétinés, et piétinés nous l’avons été… Wow le band nous défonce carrément avec son metalcore joué avec rapidité et hargne. La foule qui répond comme des enragés et offre au groupe un moshpit des plus mémorable.
Jane’s Addiction restera pour moi la belle surprise du festival. Première fois que le groupe se réunit depuis des lustres, jouant leur musique se situant entre le post-métal punk psychédélique et le heavy métal. Nous avons eu droit à un petit moment magique de l’histoire. J’ai toujours adoré Dave Navaro comme guitariste, il semble être en fusion avec sa guitare lorsqu’il joue débordant de charisme il semble être dans une bulle dès le premier accord. Un chanteur qui a une prestance assez remarquable sur scène avec costume, tout cela donne un mix assez accrocheur. C’est le genre de groupe qui apporte un petit quelque chose en spectacle, une certaine originalité dans les pièces et énormément de créativité. Je suis content d’avoir pu enfin voir ce groupe en spectacle. Stop!, Jane Says, Been Caught Stealing sont mes meilleures chansons de la soirée.
Je m’avoue maintenant vaincu pour le jour un du festival. Je quitte cette foule immense qui, en transe, se fera bercer par les riffs punk de Blink-182. Je déambule dans cette foule colorée pour rejoindre ma cambuse au son de la musique lointaine et aux feux d’artifice qui éclatent ici et là dans le ciel… Je m’endors… ND
Top 3 jour 2
Twisted Sister
Janes Addiction
Despised Icon
Flop 3 jour 2
Avoir manqué Gorgut
Prestation trop courte des groupes
La qualité du son pour certains groupes
jour 3
Le jour se lève sur Montebello et déjà la chaleur se pointe pour le réveil des festivaliers. Pour beaucoup c’est la gueule de bois et pour certains c’est la continuité de la veille. J’ai eu une pensée pour mes voisins qui ont joué au beer pong dans un match où il semble y avoir eu énormément de supplémentaires. La ville entière semble avoir adopté un rythme plus ralenti.
Un des nombreux moments agréables du festival c’est les temps passés avec nos hôtes et nos compagnons de camping qui sont souvent les même d’année en année. Nous partageons nos déjeuners qui deviennent alors un gros repas collectif. Les discussions, les anecdotes, les imbécilités s’y ajoutent, et tout cela dans un grand esprit festif et convivial. Mais bien sûr, après ces nombreux cafés, la salade de fruits, les pains aux bananes et autres gourmandises il est maintenant temps de retourner dans l’enceinte sacrée du festival. Nous aurons encore droit à une grande journée où la chaleur accablante semble encore vouloir régner, armons-nous d’eau!!!
C’est avec le groupe québécois de metal-harcore Obey The Brave que je débute ma journée et quel début de journée. Le groupe vient nous «ébranler le pommier» dès le premier accord de Raise Your Voice. C’est à grand coup de bass-drum saccadé d’une basse qui nous résonne jusqu’à l’intérieur, que le groupe nous la joue solide à en réveiller les morts. La foule présente semble apprécier cette prestation de feu.
On reste par la suite dans le créneau québécois, avec un band habitué de venir jouer et festoyer depuis quelques années à Montebello BARF. Toujours content de revoir Marc et ses acolytes venir nous expulser leur musique comme eux seuls savent si bien le faire. Le Petit Poisson a été particulièrement apprécié d’une foule très active côté «moshpit». Nous étions, l’instant d’un set, une gang de «tabarnack»!
Si la veille nous avions eu droit à Igor et Max, samedi nous avions droit à la version 2 de SEPULTURA. Le band livre la marchandise sur scène, jouant un spectacle de qualité. Il aurait été facile de tomber dans les comparaisons, mais c’était préférable d’apprécier et d’avoir le privilège d’avoir les deux bands le même weekend… chapeau!!!
J’ai adoré la version de Arise et Refuse/Resist mais j’avoue avoir eu un faible pour Igor et Max. J’ai eu la chance de discuter brièvement avec Derrick Green, chanteur de Sepultura, un gars fort sympathique disant apprécier «le soul» de la foule et spécifiant que c’était un «cool festival».
Anonymus, le groupe fidèle à son habitude, nous a encore une fois prouvé pourquoi le groupe est là depuis si longtemps. Jouant un thrash efficace, le band semble gonflé à bloc et transmet cette énergie à la foule qui se gave de leur musique. C’est un band que j’apprécie de plus en plus. En spectacle, le groupe joue toujours avec intégrité et conviction.
Anthrax ce sont les trasheux de New York, groupe du légendaire «big Four». Un groupe que j’ai vu a tellement de reprises dans les dernières années… J’ai bien évidemment aimé le spectacle, mais le groupe joue au-dessous de mes attentes. Ils jouent sur le pilote automatique. Bien sûr ils ont interprété leurs grands classiques, mais c’est malheureusement toujours les mêmes pièces dans le même ordre, et ce, depuis des années. Il y aura toujours manqué un petit quelque chose avec ce groupe malheureusement…
Lamb Of God est un de mes groupes fétiches. Le groupe apporte toujours un petit quelque chose de spécial en spectacle. Par contre, dès la première chanson, des soucis avec la sonorité auront eu pour effet de dissiper cette énergie si particulière. Le chanteur Randy Blythe a semblé agacé suite à ce problème. Pour le reste du spectacle, le band nous l’a mis dans la «tronche». La foule semblait en transe devant le chanteur. J’ai vu des spectacles en quantité énorme, mais le «moshpit» durant la pièce Redneck c’était purement jouissif. Voir c’est deux énormes moshpit et cette poussière qui virevoltait, WOW ça c’est de la belle énergie musicale comme j’aime! Un de mes beaux moments de la journée
Un petit mot sur Limp Bizkit. Je n’aime pas du tout ce groupe, mais quelle énergie il y avait durant le spectacle! Cette foule archi-compacte semblait être en fusion avec la musique. J’ai trouvé la musique du groupe vide et insipide… désolé pour les amateurs du band!!
Je suis allé voir le début du spectacle Dirty Rotten Imbeciles, les vétérans de thrash/crossover de Houston nous avaient manqués. Il y avait bien longtemps que le band n’avait pas respiré de l’air canadien. Il y a plus de 25 ans que le groupe ne s’était pas produit au Canada dû à des problèmes frontaliers à répétition. Le groupe déborde d’énergie et semble content d’être avec nous et la foule s’entasse abondamment. Leur set a été malheureusement trop court.
Cette édition 2016 du rockfest aura été, encore pour moi, une belle expérience. J’ai rencontré plein de gens sympas d’un peu partout. Parler avec quelques bands et quelques collègues sans oublier de la musique en s’en gaver. En finale, quelques brulements d’estomac, mais un Rockfest c’est un peu tout ça!!!
Texte: Nicholas Dumont / Sébastien Tacheron
Photos: Sébastien Tacheron