Deutsche Grammophon
Première sortie sur le label habituellement dédié à la musique classique, ‘Myopia’ est le quatrième album de la Danoise, basée à Berlin, berceau créatif reconnu, depuis de nombreuses années. Dès la sortie de son premier single ‘Riverside’, elle a su capter notre attention avec ses mélodies mélancoliques plus attirantes les unes que les autres tel un chant de sirène auquel on ne pouvait résister. ‘Aventine’ a confirmé ce talent émergeant avec en tête de gondole, le merveilleux ‘Fuel to Fire’. Après avoir imposé son style, ‘Citizen of Glass’ s’est dirigé vers des champs plus expérimentaux d’instruments qui amenaient des sons inédits. ‘Myopia’ propose de nouvelles sonorités mettant l’accent sur la transformation vocale (qui avait été initiée sur ‘Familiar’ où elle chantait en duo avec elle-même, baissant électroniquement le ton de sa voix). On retrouve ce jeu vocal sur plusieurs morceaux dont les superbes singles ‘Island of Doom’ et ‘Broken Sleep’ donnant cette impression de multiplication des chanteurs qui représentent ses différentes facettes intérieures. Obel s’est enfermée dans un processus d’écriture très personnel et individuel mais qui au final ne nous empêche aucunement d’entrer dans son monde lyrique, éthéré, à mi-chemin entre rêve et réalité. ‘Myopia’ est d’une beauté sobre mais exigeante. Obel n’abandonne pas ses interludes instrumentaux qu’elle affectionne particulièrement afin de laisser respirer le tout (ce ‘Parliaments of Owls’ incroyablement touchant). Avec toujours cette prononciation bien à elle, caressant les mots, Agnes Obel apporte une nouvelle pierre à l’édifice d’une œuvre solide et impressionnante dont on ne se lasse toujours pas.
note 4/5