Domaine Antoine Bovard – Grand Cru, Dézaley, (2018, Treytorrens, Vaud)
Vino/Chro’!
Du plus loin que je m’en souvienne, Abigor a dû être l’un des premiers groupes de black à avoir crashé les enceintes de ma chaine hi-fi. Je devais avoir vers les 14-15 ans. À la plus grande joie de mes parents, d’ailleurs.
En effet, Abigor déverse un black complexe, peut-être trop parfois, mais qui ne peut laisser personne indifférent. D’album en album, tu as le choix de rejoindre les rangs des Autrichiens, ou de les quitter. Les nuances de gris n’existent pas, c’est noir et uniquement noir. Écouter les 51 minutes de »Totschläger (A Saintslayer’s Songbook) », c’est mettre les pieds dans un théâtre et s’assoir sans savoir ce que tes oreilles vont subir la pièce suivante. C’est aller voir une exposition d’art contemporain sans savoir ce que tes yeux vont subir le mur suivant. C’est… enfin, t’as compris, cet album est une surprise, bonne ou mauvaise, à chaque minute. Il est autant difficile d’entrer dans leurs univers que d’en sortir, naviguant entre guitares 90’s, musique de film et orchestre symphonique. Certes, j’ai eu un coup de cœur pour »Orkblut (Sieg oder Tod) » de par son côté martial… “When all worship is done, when all candles burned down, it’s time to claw at knife and sword again”. Abigor est arrivé à ses fins. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu.
Heureusement, j’ai pu garder la tête hors de l’eau, et surtout la bouche pour déguster cette petite pépite nommée »Dézaley », un assemblage de Pinot Noir, Merlot, Syrah et Cabernet Sauvignon, élevé en barriques de chêne et qui obtient 92 sur 100 points à la Sélection des Vins Vaudois, rien que ça Môssieur ! Afin de sublimer la pochette de Totschläger, cet assemblage te séduira par sa robe rouge sang aux reflets violacés. Comme ils le disent si bien, ce vin intense et élégant te laissera rêveur du voyage gustatif vécu. [Arnaud Favre]