Au commencement, les riffs lourds de Black Sabbath et le hard rock de Led Zeppelin cohabitaient dans une orgie de violence sonore. Puis, dés le troisième album, la bande d’Ozzy partait dans un univers encore inconnu. Sortie en 1971, « Master of Reality » quitte les contrés balisés du hard / blues , pour tout miser sur la lourdeur de ses riffs.
Mais surtout, cet album influencera toute une vague de guitaristes avides de gros son. C’est ainsi que Candelmass , bientôt rejoint par Saint Vitus et autres Pentagram, donnait naissance à la vague doom metal.
Engendrant une multitude de sous genres, le style est entré dans une phase de maturité. Comme le death metal, celui-ci part dans des compositions plus élaborées. La puissance des guitares sert désormais à planter des décors sonores fantastiques ou angoissants.
Aboutissement de cette nouvelle partie du doom, heartless de pallbearer se servait du rock atmosphérique de Pink Floyd pour donner à sa musique un coté nostalgique et mélodique.
Avec ce « Desolation », Khemmis montre la même volonté de produire un doom plus mature. Mais, cette maturité, il va la chercher dans le heavy metal d’Iron Maiden. Le résultat pourrait donner l’impression d’être face à une version musicale du « Seigneur des Anneaux ». On voit bien ces titres servir de fond sonore à une bataille sanglante.
Il faut dire que les musiciens de Khemmis apprennent vite et, comme les musiciens de la vierge de fer, ses guitaristes emmènent nos tympans au Vahalla lors de joutes de riffs épiques. Le chant, qui est le plus souvent mesuré, s’emporte parfois dans des hurlements sauvages, comme pour souligner une apothéose dans les longues courses épiques que constitue les morceaux.
Au bout de ce parcours, « Desolation » apparaît comme une œuvre monolithique et fascinante. Quelques défauts subsistent, mais l’album reste une réussite passionnante. Le point de rencontre entre la puissance du doom et les mélodies épiques du heavy metal.