À l’orée d’une tournée mondiale pour promouvoir son dernier chef d’œuvre, coup de téléphone chaleureux avec l’ami Steven, dans une ruelle gelée d’un village
Comment décrirais-tu ton nouvel album, par rapport à ‘The Raven That Refused to Sing’ ?
Tous mes albums sont basés sur un thème : des fois, sur une idée, comme dans ‘The Raven …’ qui reflète une vieille vision des histoires de fantômes, ce qui fait que la musique est triste, les sons mélancoliques.
‘Hand. Cannot. Erase.’, d’autre part, est un album dont l’histoire se déroule dans le cœur d’une ville du 21ème siècle. La musique est donc naturellement plus contemporaine, avec des sonorités modernes, des sons pop, industriels parfois. L’histoire est basée sur la vie d’une personne, donc il y a plusieurs aspects différents : le bonheur et la joie, mais également la solitude, la colère et la frustration.
Tu as développé un concept transmédia autour de ce nouvel album, avec par exemple un site internet dédié : quel est le but de cette approche ?
J’ai grandi avec une certaine passion pour le cinéma, la littérature et la musique. J’ai découvert tout ça en même temps quand j’étais jeune : j’ai toujours songé à faire un album qui s’apparenterait à un film ou à un roman. Ça faisait partie du processus créatif. C’est une façon de raconter une histoire, à travers les mots et derrière les mots. J’ai essayé de tirer le meilleur de chaque aspect du concept.
Quels instruments as-tu joué sur cet album ? Quels instruments joueras-tu durant les prochains live ?
La réponse va être très simple : tous (rire). Je n’ai pas enregistré tout l’album, mais j’ai passé d’un instrument à l’autre … J’ai même fait du banjo sur cet album. Je pense que pour les concerts, je serai derrière les claviers, la basse, la guitare, et parfois je chanterai même sans aucun instrument. Et j’aime ça ! C’est comme atteindre un idéal que je m’étais fixé ; ne pas être forcément juste un musicien, mais également un chef d’orchestre qui dirige, qui crée une vision pour un album, et qui réunit tous les musiciens et personnes nécessaires pour que cette vision devienne réelle.
Peux-tu nous en dire plus sur cette prochaine tournée ?
Disons simplement que le côté visuel du show, sera du même style que ce qu’on a fait dans le passé, il y aura des écrans et des projections. Par contre, ce sera d’un niveau supérieur : il y aura beaucoup plus de visuels et de films qu’auparavant, et la qualité de la photographie sera nettement améliorée. J’ai dépensé beaucoup d’argent pour ces visuels qui sont du coup beaucoup plus professionnels.
As-tu réfléchis à tes projets sur le long terme ?
Pour le reste de l’année, je me focalise sur la tournée pour promouvoir cet album : on a déjà des concerts programmés jusqu’en janvier 2016, donc je ne pense pas trop à ce que je ferai plus tard. Mais j’ai quelques idées en tête de ce que pourrait être mon prochain album : à nouveau, ça sera quelque chose de différent, avec de nouveaux challenges, de nouvelles forces musicales … On verra bien !
En tant que musicien, producteur, ingénieur du son, le tout en autodidacte, quel est ton conseil pour de jeunes groupes avec une approche similaire à la tienne dans le climat musical actuel ?
Il est vraiment difficile d’être optimiste sur le fait de gagner sa vie dans l’industrie musicale à l’heure actuelle, particulièrement en faisant quelque chose de créatif. Et le meilleur conseil que je peux donner à tout le monde est de le faire parce qu’on aime le faire, de ne jamais penser à la musique comme une carrière potentielle. Si un miracle se produit, c’est un cadeau merveilleux, mais la vraie magie, c’est de faire de la musique pour soi-même, sans compromis. Et si tu trouves un public, que soit 100 ou un million de personnes, c’est une sorte de bonus. D’un côté c’est déprimant, mais de l’autre, c’est libérateur car ça signifie que plus personne ne devrait penser à faire de la musique avec une intention « mainstream ».
FICHE CD
Hand. Cannot. Erase.
KScope
www.stevenwilsonhq.com