Il y a des groupes qui sont un peu comme le bon vin et qui prennent corps avec le temps, Valient Thorr en est le parfait exemple. Loin de se reposer sur ses acquis le groupe vient nous pondre un nouvel opus de bel acabit. Il faudra plusieurs écoutes à votre serviteur pour en apprivoiser toutes les subtilités musicales. Il faut d’abord noter la production, de très bonne facture, que ce soit sur divers supports d’écoute on a une présence juste de chaque instrument. Nul ne tire la couverture à soit, le tout pour nous proposer un album très groovy. Pas de branlage de manche inutile et les solos distillés avec parcimonie sont d’une justesse d’exécution indéniable. À quoi bon branler le manche si c’est pour y jouer n’importe quoi ? Là les solos vous parlent directement. Les cassures rythmiques sur certains morceaux ne sont présentes que pour vous rappeler que derrière ça va vous tartiner sévère. Très peu de répit dans cet album, qui prend tout son essor à partir du 3ème titre. Que dire du chant si particulier de Valient himself, des intonations sans exubérance, pas de cris inutiles et de fioritures, et c’est bien ce côté parfois décalé qui nous rappelle à certains moments les prophéties de Mike Muir et son phrasé incomparable. Les textes, eux, sont parfois sérieux et souvent délirants mais d’une justesse implacable. Chaque morceau apporte son petit côté malicieux à l’édifice sonore proposé par le combo. Pour moi plusieurs titres sortent du lot et intègrent directement ma playlist: « Worm Up » – « Cut and Run », le décalé « Linen Maker », le côté acoustique avec « The Shroud » et le côté presque heavy par moment et pour moi le meilleur : » Looking Glass »
Bref une bête qui n’a pas fini de nous montrer les multiples facettes qu’elle cache dans ses recoins, un album qu’il est bon d’écouter et réécouter afin d’en cerner l’intégralité de ces contours. Un bel effort qui mérite que l’on s’attarde dessus.
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