Blues Pills. Une des révélations majeures de ces dernières années dans le monde du rock toutes catégories confondues. Chaque plongée dans l’univers de ce groupe est une véritable claque psychédélique qu’on se prend de gaité de cœur.
Car la magie est là. Celle qui permet de remettre au goût du jour les riffs et les fringues que les années soixante avaient laissé dans les cartons, avec marqué « ne pas toucher » dessus par peur d’y infliger d‘irréversibles dégâts.
Mais il n’en est rien. La captation Live que nous propose aujourd’hui le band ne fait que confirmer ce qu’il a pu nous démontrer depuis 2011 et la sortie de leur album en 2014. Une recette atomique pour une fusion stable : l’œuvre des maîtres à penser est intégrée dans chaque mesure.
D’ailleurs, pas besoin de chercher très longtemps les artistes qui ont pu influencer le travail de Blues Pills : un cocktail à base de Cream, Fleetwood Mac (première version), Jimi Hendrix, Led Zeppelin dans lequel vous rajouter un soupçon de Janis Joplin ou encore Aretha Franklin. Un tout cohérent, une déclaration d’amour à ce qui s’est fait de mieux par le passé, qui les fait logiquement entrer dans la droite lignée de ces légendes. Le flambeau ne s’éteindra pas ce coup-ci.
Mais intéressons-nous plus précisément au contenu de cet album. Dix compositions qui valorisent de larges parties instrumentales emmenées par un basse batterie bien heavy, sur lequel n’a plus qu’à se greffer la guitare Fuzzy d’un Dorian Sorriaux des plus inspirés. Le son est lourd, très lourd.
Rajoutez la voix d’une envoutante Elin Larsson et le navire Blues Pills se met sur orbite.
On comprend tout ça dès le titre d’ouverture, single de l’album « High Class Woman ». Et de une. On se laisse de suite séduire par les nuances de jeu. L’entrelacement de moments intenses où toute la puissance du groupe émerge, et des moments plus sur la retenu. Mais ce n’est que pour mieux repartir mon enfant.
Les riffs en arpèges laissent très vite la place aux riffs en accords au moment du refrain, qui voit la voix de la chanteuse se déchirer dans une légère saturation. En tout cas le jeu est aéré, laissant la place à chaque instrument, ce qui permet à nous auditeurs de savourer chaque effet sonore qui a participé à l’élaboration de l’identité sonore du groupe. Dorian a d’ailleurs fait un gros travail là-dessus : la production laisse entendre toute la finesse du son de gratte. Amplis à lampes, distorsion fuzz, Uni-Vibe hendrixien, wah wah… tout y est.
Je reste toujours autant séduit par les morceaux « Dig in » et surtout « No Hope left for me », justes adéquations entre tout ce que le groupe semble rechercher : des paroles profondes, une mélodie soignée qui laisse une place prépondérante à ce côté jam session des plus attrayants.
Le vintage a rarement été aussi moderne. Je l’ai déjà dit mais je le redis. Quelle force que celle des Blues Pills sur cet album Live qui sortira en Mars prochain, apparemment en version très limitée. Et si vous ne connaissez pas ce groupe et que vous aimez le morceau « Rattlesnake Shake » du Fleetwood Mac, le band of gypsys du grand Jimi et « Ball and chain » interprété par Janis Joplin, imaginez ce que le mélange pourrait donner. Ces quatre jeunes ont beaucoup à nous apprendre, et beaucoup l’ont déjà compris si l’on voit le nombre de concert sold out, en France comme chez nos voisins européens. C’est décidément un très bon début d’année 2015. Et Blues Pills y est pour beaucoup.
Nuclear Blast – www.bluespills.com/