Le groupe brésilien a profité d’un moment de répis pour réaliser un projet incroyable : »Sepulquarta » recueille des lives avec des invités de marque, des sessions enregistrées chaque mercredi, accompagnée d’une session question/réponse.
»Sepultquarta » a une production incroyable.
Nous avons enregistré ces sessions en 2019 et avons enregistré avec le même producteur que sur »Black Messiah ». Nous étions prêts à partir en tournée, mais tout a été annulé. C’est difficile de sortir quelque chose, surtout que j’adore cet album et que je me réjouis de le présenter même si j’ai un peu peur de repartir en tournée. Nous ne pouvions rien faire de physique, mais nous avons commencé à faire des trucs en ligne. Chaque mercredi, nous présentions un nouveau morceau, nous avions des live interactifs, des invités… C’est l’idée de »Quarta », on y parle de tout : politique, santé mentale… On avait plein de matos, plein d’invités, on s’est dit que ce serait cool de faire quelque chose d’aussi unique. Ce n’est pas un live à proprement parler, ce n’est pas un album studio, tout le monde est à la maison, séparé mais ensemble d’une certaine manière.
Et pourquoi l’avoir appelé »Quarta » ?
En portugais, »Quarta » veut dire »quartier de sport », comme quoi tu peux jouer, tu as des règles. C’est la vie ! Au Brésil, tu as le sport, la politique, la religion… Chaque personne a ses propres »quarta », qu’il faut tolérer. Mon dieu n’est pas mieux que le tien. Cela pose vraiment les questions sur l’ouverture, la mentalité, la tolérance culturelle et le respect. Il ne faut pas attaquer ou dénigrer les pensées d’autrui. On a visité 80 pays depuis notre formation, c’est génial ! Cela nous fait réaliser que ce n’est pas parce que les gens s’habillent différemment ou mangent différemment qu’ils sont différents de toi.
Tu disais que ce n’était pas un live, mais c’est un live quand-même… Comment tu le nommerait?
C’est un format qui n’a pas de nom, car c’est si nouveau ! On a fait ça avant la pandémie, mais depuis tu vois tous ces groupes chez eux qui rendent hommage à d’autres artistes. Ce n’est pas un live parce qu’on est pas sur scène, pas en studio car on a pas enregistré avec un équipement spécial, la situation est exceptionnelle, et nous sommes le seul groupe qui en a fait un album ! (rires) Ce sont des performances vraiment uniques, je suis vraiment content qu’on ait tiré quelque chose d’aussi beau de cette isolation.
Vous avez tous enregistré chez vous, donc c’était une production vraiment différente, qui m’a bluffé !
Oui ! Et j’ai fait toutes les vidéos moi-même, et notre ami Bruno a fait le montage. Tous nos invités étaient très pro, très cool, c’était vraiment unique. Ça fait plaisir de voir toute l’équipe de Sepultura, et notre label Nuclear Blast, réunie pour cela. Pour notre Q&A, nous parlons bien plus que de musique. Nous parlons aussi de dépression, du monde au sens large…
Oui, le nombre de personnes impliquées dans ce projet m’a halluciné ! Quand j’ai entendu l’album, j’ai été épaté par le nombre d’invités ! Comment tu as réussi à faire tout ça ?
Chaque morceau a ses propres guest. Je ne pourrais pas te dire le nombre, on a des chanteurs/chauteuses, des percussionnistes brésiliens de renom, Phil Campbell de Motorhead, Devin Townsend… On a pris une année entière pour recueillir tout ça. Toutes les performances ne sont faites qu’une fois, on les a juste masterisées pour le résultat final.
Vous avez une carrière épatante.
Depuis avril 1987 !
Tu n’as rien fait d’autre ?
Pas vraiment, Sepultura c’est ma carrière. Max a quitté le groupe en 1996, donc j’ai commencé à travailler avec d’autres groupes de reprises, des musiques de films, j’ai perfectionné la guitare classique – c’est mon instrument principal, avant la guitare électrique ! – je travaille avec beaucoup d’artistes brésiliens de tous horizons. Lorsque tu joues avec d’autres personnes, tu t’inspires de toutes ces influences, et j’ai la chance d’apporter ce que j’ai appris à Sepultura. Je n’ai pas commencé le groupe pour être célèbre et prendre plein de drogues, la musique est ce qui me fait me lever le matin et me coucher le soir. C’est elle qui nous a rendu fort, qui nous a tenu en vie pendant toutes ces années.
C’était dur lorsque Max a quitté le groupe non ?
Oui, mais on a pas seulement perdu notre chanteur, nous avons aussi perdu notre management. La structure que nous avions pendant 8 ans a disparu. Nous avons tout du recommencer depuis zéro, tout reprendre, les comptables, les musiciens, le management… Mais ne t’inquiète pas, on a tout sous contrôle ! On a même notre propre bière ! Donc c’est génial de voir que nous avons une très longue carrière et que nous sommes sur la pente ascendante.
Tu es venu de nombreuses fois en Suisse, c’est bien différent du Brésil !
Oui ! Tout est bien organisé ! J’adore le Z7, c’est un de mes endroits préférés dans le monde entier ! J’espère qu’on va pouvoir confirmer notre tournée en novembre / décembre et venir vous voir ! J’adore le public suisse, nous avons de nombreux amis. J’espère que tout le monde va bien et j’espère surtout vous voir bientôt !