ANNEKE VAN GIERSBERGEN – A cœur ouvert

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Au-delà de son projet solo VUUR, Anneke Van Girsbergen nous prend à revers et présente ‘The Darkest Skies Are The Brightest’, un album solo acoustique, qui nous présente une partie vulnérable de sa personnalité.

Tu as écrit cet album de manière très personnelle – c’est plus facile pour toi d’écrire quand tu es triste?

C’est clairement un bon catalyseur. Beaucoup d’artistes disent qu’ils peuvent seulement peindre, écrire, quand ils sont tristes ou qu’ils ont des peines de coeur. Mais j’écris beaucoup sur la nature, sur les choses belles, sur ce qui se passe en tournée, il y a quelque chose de positif dans mes paroles. C’est un matériel différent lorsque tu traverses quelque chose de difficile. Et écrire sur tes problèmes, ça t’aide à les cerner. Lorsque j’étais plus jeune j’avais beaucoup de peines de coeur (rires), mais avec le temps tes relations deviennent plus significatives, ta vision est différente.


Pourquoi as-tu décidé de parler de ta vie privée sur les réseaux sociaux?
J’ai beaucoup de doutes sur le fait d’en parler publiquement. J’écrivais cet album et il y avait beaucoup de choses qui se passaient : La pandémie, le mouvement Black Lives Matter, je me demandais si je devais parler de moi! Il y avait tellement de choses dans le monde qui étaient importantes. Mais nous avons fait deux live streams, juste pour le fun, et nous avons eu tellement de réponses positives après ça ! Beaucoup de gens nous disent à quel point eux aussi ont eu des périodes difficiles. Te battre pour ta relation, les problèmes familiaux… Et ça m’a aidé à finir l’album, à être plus ouverte, car j’ai réalisé à quel point cela faisait du bien au public, d’entendre des choses personnelles.

Guitare acoustique, toi qui raconte des histoires… C’est très différent de ce que tu as fait auparavant! Ta voix est aussi un instrument, et n’est plus autant en avant.

C’est marrant comme tu l’as décrit : la voix, la musique, c’est un tout. C’est une grande partie de mon coeur, de mon esprit. C’était une grande première, car souvent je demande de l’aide. J’écrivais des choses pour VUUR, et les paroles que j’écrivais ne me semblaient pas metal du tout. J’ai donc fait table rase, j’ai pris ma guitare et j’ai écrit tout ce qui sortait de mon coeur. C’est un album tellement honnête. Je suis très heureuse que tu aies remarqué la différence.

Les gens attendaient un album metal de ta part. Tu as eu des réponses assez mitigées avec VUUR, projet très prog. Comment réagis-tu à ça ?
J’ai fait tellement de collaboration, tellement de travail avec d’autres personnes, ça fait du bien de retourner à soi. J’ai toujours, au fond de moi, voulu faire quelque chose qui m’appartient : c’est pour ça que j’ai créé VUUR, et tout mon temps, mon argent, a été dédié à ça. Certes ça n’a pas été un succès instantané. J’ai été dans la musique depuis 25 ans, ils connaissent mon nom mais pas le nom de ce nouveau groupe. Beaucoup de gens étaient persuadés que j’allais faire un truc à la The Gathering, mais je me suis retrouvée avec VUUR et ce projet prog-metal. Les gens ont pas aimé, car ils s’attendaient à du The Gathering. Ça a pris plusieurs mois pour que les gens s’habituent. Certes j’ai perdu beaucoup d’argent, car on ne peut pas demander un cachet énorme quand tu débutes, peu importe si tu es dans la musique depuis un bail ou pas. Ça coute de l’argent de payer les musiciens, les hôtels, les bus de tournée… Je me suis dit qu’il fallait que je fasse un autre album pour VUUR pour être plus établie et pallier à ce côté ‘débutante’. Et pourtant j’ai fait un album solo! (rires)

Quel effet a eu le covid sur toi?

Autant positif que déprimant! Au début 2020, personne ne savait ce qui se passait, pour combien de temps on aurait cette situation. J’étais prête à partir en tournée… Et le confinement a commencé quelques jours avant que je parte! J’étais pleine d’énergie, avant la tournée, tout était prêt… et ensuite, plus rien.

Beaucoup de gens ont senti cette démotivation, que ce soit les restaurants, les pubs… Tout le monde se demandait ce qui allait se passer. Puis, une fois que nous nous sommes tous résignés à cette nouvelle, il y a eu beaucoup de paix et de calme. J’étais à la maison pendant un très long moment, ce qui ne m’était jamais arrivé. C’était une des premières fois que j’avais autant de temps pour moi! J’étais avec Rob et Finn, mon fils. J’ai mis de l’argent de côté, j’ai fini un album…

Et tu as offert ta voix aux gens qui écrivaient de la musique durant la pandémie!
Souvent, ce sont les gens qui me demandent de chanter sur leurs albums! Mais je ne fais que une, deux apparitions par année. Mais j’avais pas mal de temps à disposition! C’était cool d’avoir des inspirations différentes, surtout lorsque j’écrivais un album. En tout, j’ai participé, je crois, à douze chansons, alors que beaucoup d’artistes m’ont écrit! Je ne m’attendais pas à autant, c’était dur de choisir! Et les styles étaient très différents, il n’y avait pas que du metal, donc j’ai fait dans tous les styles. Ça fait plaisir de voir que beaucoup de musiciens se sont mis au live-stream, ça permet d’avoir un peu d’argent, ou en tout cas de rester créatif! Moi, je n’en ai fait que deux. Je préfère être un peu dans ma bulle, je ne voulais pas faire de trucs juste pour jouer. Je me suis vraiment focalisée sur cet album… Peut-être pour le jouer en face de véritables personnes!

www.annekevangiersbergen.com

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N° 151 - Avril 2023

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