Heavy Psych Sounds Records
Vous voudriez faire une grillade party au fort goût de stoner rock, qu’est-ce que vous glisseriez sur votre pique à brochette ? Un choix le plus varié possible de Fu Manchu, Yawing Man, Mos Generator, Fatso Jetson, Spiritual Beggars, Kyuss, Mondo Generator, Opeth, The Well ou Monolord ? Mais évidemment loin de vous l’idée de pouvoir les rassembler tous d’un coup. Eh bien Bob Balch et Gary Arce l’on fait pour vous avec le projet Big Scenic Nowhere ! Dans la liste de leurs invités ils ont glissé Bill Stinson, Nick Olivieri, Tony Reed, Lisa Alley, Mario Lalli, Ian Graham, Per Wiberg et Alain Johannes. Passons donc maintenant à la mise en place de la pitance. La recette de base pour tout ce qui est riffs et structures est signée des deux guitaristes Balch et Arce, et c’est pour tout ce qui est de l’ordre de l’assaisonnement et de la saisie sur la flamme brute qu’ils ont laissé leurs compos entre les mains des invités. Si ce grand mélange n’apporte fondamentalement rien de bouleversant au genre, il a le mérite de proposer un produit cohérent et surtout joyeux pour les papilles. Du blues aussi bourru que délicat, porté par le timbre soyeux de Johannes (« The Glim »), une pièce de punk nerveux saisie brutalement et tranchée d’un coup sec par une lame forgée dans un metal revêche (« The Paranoid »), des envols psychédélique floydiens amples et moelleux, dont le cœur reste toujours ferme (« En Las Sombras », « The War Years »), et évidemment pour faire glisser le tout une décoction de stoner sec et fortement poivré, juste glacée par les voix lumineuses de Alley et Graham (« Shadows From The Altar »). Et lorsqu’on a l’impression que l’équipe cuisine s’endort avec un menu qui s’adoucit, voilà qu’elle propose un rock fortement amer et poivré pour réveiller les sens (« Tragic Motion Lines »). Et après ça on reprendra volontiers un peu de désert.
Note: 3/5