Ipecac Recordings
Entre super-groupe et side-project de Swans, avec qui Human Impact partage deux membres, ce nouveau projet renvoie également à deux autres grands noms de la scène noise/industrielle new-yorkaise : Cop Shoot Cop et Unsane. C’était justement le chanteur de ces derniers, Chris Spencer, qui, l’an dernier, annonçait la fin du groupe en vue de laisser la place à son nouveau groupe, Human Impact, et que l’on voit désormais émerger en ce mois de mars 2020. Le pedigree des différents membres est un gage de qualité en même temps qu’il calibre le projet à un public taillé sur mesure pour ce type de rock abrupt dont les heures de gloire furent les années 1990, et dont l’amateur moyen aurait aujourd’hui passé la quarantaine. Celui-ci, émoustillé par les noms pré-cités comme un gosse le matin de noël, ne risque ici aucune déception : si Human Impact ne se laisse pas dompter à la première écoute, il ne verse jamais dans l’expérimentation ostentatoire et recèle cette science naturelle du rock industriel que beaucoup tentèrent d’imiter dans le sillage américain, avec un succès à la mesure de la qualité de l’imitation. Ici le maître n’a jamais l’air d’un élève et prouve ses décennies de carrières avec brio: froid, pessimiste et bruyant comme le vrombissement d’une fonderie de la côte est, Human Impact ne fait pas de sa signature sur le label de Mike Patton un mystère.
Note : 3.5/5