Après avoir diffusé jusqu’à plus soif le 1er chapitre de leur histoire, les mammouths de Tunguska nous ont enfin présenté le livre complet dans un premier LP éponyme tout beau, tout auto-produit, tout heavy. Le concept? Une météorite frappe la Terre et réveille des mammouths congelés qui décident alors de détruire l’humanité. Oui Monsieur.
Réduire cet album à du sludge/stoner serait un raccourci injuste. L’absurdité du concept comme le groove général sont très en accord et donnent une couleur très personnelle au son de Tunguska. Les relents shuffle très présents dans les riffs pachydermiques qui conduisent l’ensemble donnent très envie de porter un Stetson en mâchouillant des brins d’herbe, appuyé sur son truck en tirant les ratons-laveurs. À ma connaissance, c’est une première dans le sludge.
Pas de méprise, Tunguska reste du sérieux. La production est à l’image du nom du groupe, les poils en moins. Le drum sonne la tonne de briques et les guitares sont positionnées très en avant du mix, granuleuses à souhait. Leur panoramique laisse une grande clarté à la voix. Le traitement des parties chantées donne une couleur très 90’s, dans une veine évoquant très vite Alice In Chains, la torture des textes en moins. Non pas que se faire piétiner par un mammouth ne soit pas une torture.
Le manque de poils viendrait finalement d’une trop grande clarté dans le mix général. On aurait aimé quelque chose de plus sale, de plus dense, mixé à coups de pioches, plus « room », à l’image du drum. Et une basse pleine de fuzz qui explique qui est le patron. Mais c’est très personnel et cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble.
Mother Earth charge comme on aime, le backbeat évoquant très clairement les pas de la bestiole. Quelques charges de double pédale plus tard, Jötunn nous donne une respiration instrumentale adéquate avant l’assaut final. Le géant de métal s’écroule et From Ashes To Dust clôt le dernier chapitre de manière magistrale. Ma petite favorite.
Un album qui s’écoute fort et qui surtout doit aller se voir en live. Les 4 mammouths y ont fait leurs preuves depuis un moment.
Texte : Marien Joly
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