Vous le saviez peut-être si vous travaillez dans le milieu™ (ou que les très chouettes visuels publicitaires ont attiré votre œil, personnellement les photos de mains avec un éclairage intéressant c’est mon dada absolu), mais le M4Music, c’était le weekend passé à Lausanne et Zürich. Si je n’ai pas pu me rendre à la partie zurichoise de l’événement, je peux dire sans aucun doute que le jeudi lausannois était très, très cool – mais en même temps, pourquoi accorder du crédit à ce que je dis quand je viens d’utiliser l’expression ‘dada absolu’ et que j’ai moins de 25 ans ?
Si vous êtes toujours là (vous avez raison, promis, mes opinions musicales sont plus pertinentes que mon choix d’expressions de daron), vous serez ravi.e d’apprendre que Janine Cathrein s’est glissée en trente secondes montre en main dans le top de mes voix préférées. Dans la folk contemplative – tantôt lumineuse tantôt sombre mais toujours très dense en sonorités, quasi-orchestrale – de Black Sea Dahu, la voix est un instrument à part entière. Le travail des harmonies est impeccable, l’intensité émotionnelle bien présente, c’est lumineux et tristissime, en deux mots : j’ai versé une full larme. Pour les fans de Sophie Hunger, Bon Iver et pleurer en public.
Changement drastique d’ambiance à l’arrivée de Petite Noir, que vous connaissez peut-être pour son inclusion dans Saint Heron, compilation sortie sur Saint Records (le label de Solange Knowles) et compilée par Knowles elle-même. À la croisée du kwaito, des riffs de basse transcendants et du post-punk, le co-créateur (avec la directrice artistique RhaRha Nembhard) du mouvement noirwave (‘(…) responding to current cultural movements centred in Africa – arising against a backdrop of international anxieties concerning borders, nationhood and globalisation – Noirwave offers followers a citizenship which rejoices in freedom of movement, physically and creatively’, lien ) a présenté dans la petite salle du studio Couleur 3 un concert bien plus grand que les murs le contenant. Il fallait au moins ça pour qu’un public suisse se lève (sans qu’il lui soit demandé de le faire!!) pour danser, le genre de concert qui te fait regretter l’absence de fosse. ‘La Vie Est Belle’ est instantanément entrée dans ma playlist de soirée et Petite Noir dans mon cœur. Pour les fans de Roses Gabor, Boy Harsher et des performances habitées.
Enfin, c’est Jessiquoi, gagnante de la Demotape Clinic 2018 (catégorie electronic) qui clôt la soirée. Dans son interview pre-show, elle explique avoir utilisé l’argent de son gain pour financer ses vidéos, les visuels étant ‘essentiels à son procédé artistique’ : pas difficile de la croire. Au-delà de l’aspect littéralement visuel de sa performance (jeux de lumière, danse et set design excentrique sont ici au centre de la scène), il y a quelque chose d’éminemment graphique dans le son lui-même, tant les sons interagissent comme des couleurs – entiers dans leur couleur propre et puis se mélangeant pour créer quelque chose d’autre ; certainement un rêve absolu pour les synesthètes présent.es, en somme. Pour les fans de Grimes, Brooke Candy et des couleurs fluo.