Un peu d’histoire pour commencer :
Créé en 1983, le Vernier sur Rock est appelé plus communément VSR, ce qui tombe bien car le R s’est transformé peu à peu de Rock en Reggae et Rap également. Le VSR, c’est une douce folie partagée entre potes en communion avec les artistes enchantés de jouer dans un festival à taille et vivacité humaine.
Le festival est devenu avec le temps un incontournable de la post-rentrée romande qui a vu presque ‘naître’ sur sa scène des artistes comme La Mano Negra, The Jesus and Mary Chain, System of a Down, ou confirmer des maîtres tels que Sepultura, IAM, Nick Cave, George Clinton, Editors ou révéler des talents comme Dionysos ou Balthazar. Sans oublier de mettre en avant les Helvètes Young Gods, Polar, Stevans, Makala, Samael…
Mais le VSR, pour votre sympathique rédacteur de ces lignes, ce fut par exemple, s’enthousiasmer pour Radiohead à la sortie de ‘Creep’ et croiser autour d’une bière un Thom York à tête d’oisillon tombé du nid ; jouer au chat et à la souris sur scène avec le service de sécurité pendant le concert d’Ugly Kid Joe pour tenter de piquer la bouteille d’eau/vodka du chanteur ; arracher par mégarde le jack du micro de Mike Patton le leader de Faith No More; assister aux débuts tremblotants de Ben Harper qui mettait cinq minutes entre chaque chanson pour accorder spécialement son unique guitare ; halluciner sur la rythmique martiale des audacieux Samael ; chialer dans nos verres en écoutant Calvin Russell ; manger le sol après un stage dive trop périlleux pendant le set du tout jeune Beck…Et bien des concerts et années plus tard, pogoter comme des fous sur scène invités par les généreux No One Is Innocent.
Mais avant de vous présenter la suite du programme, il est important de rappeler que le VSR est également un festival/association à vocation sociale et culturelle dont la finalité vise à l’intégration de jeunes en rupture de scolarité ou de formation. Les stages rémunérés proposés par VSR permettent à ces jeunes de la région de Vernier de se confronter au monde du travail de manière positive et valorisante, et ultérieurement trouver leur voie.
Les autres membres de l’équipage, ce sont aussi bien entendu toute l’armada de bénévoles évoluant au grand jour ou dans l’ombre et sans qui non plus cette aventure ne pourrait avoir lieu. C’est ça aussi le pouvoir de la musique ! ‘The love you give is equal to the love you get‘.
L’année dernière, édition record avec deux soirées sold-out avant même l’ouverture des portes, plus de 4500 spectateurs sur les trois soirées, avait vu fouler la scène du Lignon Mat Bastard (ex-Skip The Use) pour un show venimeux, les potaches Vaches Laîtières et les furieux Ludwig Von 88 pour le premier soir.
Vendredi, ambiance reggae à la cool avec Najavibes, Taïro and the Family Band et Dub Inc. Samedi, du hip hop qui en valait la peine avec les gagnants du Tremplin VSR, les excellents romands Fabe Gryphin, avec de vrais musiciens sur scène, suivis du collectif genevois Nev Juice/Geneva Rap All Stars, puis Ninho et Kalash.
Non seulement les soirées étaient formidables mais en plus un collaborateur du Daily Rock a réussi à monter un blog, en partenariat avec l’équipe très cool de l’Undertown et des petits jeunes qui à la base voulaient tous faire de la vidéo et n’étaient pas très attirés par l’écriture. Le dernier jour, ils avaient tous réalisé des interviews et rédigé des articles. La relève est assurée ! Le blog sera reconduit cette année avec une bonne partie de ces sympathiques et talentueux journalistes en herbe.
Bon et cette année alors ?!?
Je vous balance d’abord le reggae et le rap, c’est vraiment du bon : Groundation, Biga*Ranx, Resources, AZ.I, Lacrim, Timal.
Et maintenant ce qui nous intéresse le plus. Du rock, du vrai et de qualité française, oui Môssieur ! C’est le pari que se sont lancé cette année les programmateurs du VSR.
Il y a quelques mois, nous avions pu applaudir à guichets fermés sa délicieuse demi-sœur dans cette même salle du Lignon, place au Ptit Lulu. Souvenez vous…
C’est ainsi que son père, le Grand Serge le présentait alors qu’il n’avait que 2-3 ans. Il a bien mûri depuis. Compositeur, chanteur, arrangeur, Lulu Gainsbourg suit les traces familiales de son propre sillon pop lumineux.
Certains esprits chagrins pourraient en avoir un peu assez de ces ‘fils et filles de’. Si le talent est là, on s’en contrefout non ? Tu vis dans un univers musical, ça me semble plutôt légitime que tu veuilles toi aussi faire de la musique.
Ô chance, le VSR reçoit aussi Minuit, le groupe composé au 2/5e des enfants des géniaux Rita Mitsouko et représente à mes yeux ce qu’est le rock français du futur. Groove, rock, pop, électro. Poétique, sincère et dansant. Leurs chansons transpirent les nuits blanches entre caféine et psychédélisme. ‘Minuit, c’est l’heure du rêve, de la fête, c’est là où tout peut arriver’. En plus quand on vénère Steve Stevens et Prince…
Pour conclure cette prometteuse soirée, on montera d’un cran dans le velu avec le célèbre Yarol (Poupaud), les plus jeunes le connaissent pour une émission de télé-crochet où il était juré, les un peu moins, surtout pour être le fondateur/guitariste des cultissimes FFF, les RATM français en plus funky. Cet animal musical hybride a mille vies : FFF donc, producteur des mythiques Ultra Orange, compositeur de musiques de film, clavier des Hellboys du regretté rock critic Nikola Acin, relanceur de Johnny meilleure et dernière époque, programmateur des soirées Rock n’ Roll Friday avec Philippe Manœuvre, fondateur du label Bonus Tracks Records…
Il n’y avait qu’un ou deux trucs qu’il n’avait pas encore fait :
Balancer son rock moite et fiévreux anglo-français au VSR. Ce sera chose faite ce jeudi 11 octobre.
En bonus, les gagnants du Tremplin du VSR! Dénicheur de talents ce festival à soutenir. Toujours…[Frederic Saenger]