Lorsque l’on parle d’un groupe historique tel qu’Iron Maiden, nous avons souvent tendance à les comparer au passé, au bon vieux temps. Ils étaient alors jeunes, en forme avec une voix au top ; les concerts étaient plus spectaculaires et la setlist remplie de classiques. Eh bien, après avoir vu ce concert du ‘Legacy of the Beast Tour’ nous pouvons affirmer qu’ils vivent actuellement l’une des meilleures périodes de leur carrière. Avec un Bruce Dickinson incroyable qui chante comme un Dieu (malgré une chimio de la langue il y a 3 ans), des guitaristes bien rodés et une section rythmique d’enfer. Et que dire du spectacle ? Le ‘Legacy of the Beast Tour’, conçu à la suite du jeu vidéo et bande dessinée du même nom, est au niveau des mythiques ‘World Slavery Tour’ et ‘7th Tour of a 7th Tour’, si ce n’est même plus spectaculaire. Fini les concerts basiques des années quatre-vingt-dix et les décos super-kitch de certaines tournées, Iron Maiden nous proposent un show de haut vol avec une setlist remplie de vieux tubes, tout ce que les fans de longue date aiment.
Mais, reprenons les choses dans l’ordre. Pour débuter la soirée, on retrouve Mark Tremonti et son projet solo. Le guitariste d’Alter Bridge et Creed n’a jamais caché son amour pour le metal (le groupe suisse Celtic Frost est l’un de ses groupes préférés !) et il nous présente des morceaux plus heavy que dans son groupe principal, mais toujours avec une touche alternative. Il sait aussi chanter le monsieur, aussi bien qu’il joue de la guitare. Son concert est très appréciable, surtout avec les titres issus du premier album.
Mais tout le monde est là pour la Vierge de Fer. Le Hallenstadion de Zürich est presque complet, malgré leur date à l’Arena de Genève quelques semaines avant ; chose qui démontre leur énorme succès après plus de 40 ans de carrière. Aux premières notes de ‘Doctor Doctor’ de ‘UFO’, l’excitation dans la salle chauffe car tout le monde sait que le concert est sur le point de commencer. À la fin du titre, les lumières s’éteignent et la mythique intro ’Churchill’s Speach’, que tout le monde connait de par ‘Live After Death’ démarre, accompagnée d’images de la deuxième guerre mondiale. ‘Aces High’ détonne et le public craque. Le groupe entre sur scène suivi par un Bruce Dickinson sautant comme un kangourou. Mais qu’y a-t-il au-dessus du groupe ? Il faut se frotter les yeux et regarder à deux reprises, mais oui, il y a vraiment une réplique d’un Spitfire, comme celui piloté par Eddie sur la pochette du single ! Et nous sommes seulement au début. Après une autre petite intro ‘Where Eagles Dare’ offre la première surprise de la soirée : ils ne l’ont pas jouée depuis treize ans. Il s’agit d’un morceau très exigeant au niveau vocal mais Bruce chante comme il ne l’a plus fait depuis longtemps. La classique ‘2 Minutes To Midnight’ est toujours un plaisir à écouter‚ puis suit ‘The Clansman’, un des deux morceaux de la période Blaze. Le public s’époumone. Les hits se suivent les uns après les autres, avec ‘The Trooper’ où un Eddie de trois mètres monte sur scène habillé comme un soldat pour combattre Bruce à coups d’épée, et ‘Revelations’. Tiré de l’album ‘No Matter of Life and Death’ le groupe présente ‘For the Greater Good of God’ qui selon moi est le point faible de la setlist de ce concert. Mais avec ‘The Wicker Man’, ‘Sign of the Cross’ et surtout ‘Flight of Icarus’ tout rentre dans l’ordre. Ce dernier morceau n’avait pas été joué depuis 1986 et c’est un vrai plaisir de pouvoir enfin l’entendre en concert. Pour l’occasion, une énorme représentation de Icarus monte derrière la batterie et Bruce Dickinson s’amuse avec deux pistolets lance-flammes d’une façon rappelant Till Lindemann de Rammstein ! À présent, un petit mot sur le show.
Iron Maiden était toujours connu pour ses concerts très spectaculaires et cette fois encore, il n’a pas déçu son public. La scène représente l’intérieur d’une cathédrale gothique, y compris les arcades et les énormes fenêtres en verre sur lesquelles figurent plusieurs incarnations d’Eddie. Des candélabres pendent depuis le toit et des gargouilles sont parsemées ici et là sur scène. Bruce change de vêtements à presque chaque titre s’adaptant ainsi à l’histoire et à la scène. ‘Fear of the Dark’ donne une bonne occasion au public suisse de prouver qu’il sait chanter. Avec ‘The Number of the Beast’, le moment parfait est venu pour le groupe d’utiliser autant de flammes que possible, concurrençant Rammstein. ‘Iron Maiden’ termine la partie officielle du concert et un Eddie géant démoniaque fait son apparition dans un brasier, juste derrière la batterie.
Mais, tout le monde sait que le groupe va revenir sur scène pour le rappel avec ‘The Evil that Men Do’, la superbe ‘Hallowed Be Thy Name’ et ‘Run to the Hills’ pour un final spectaculaire, explosif et enflammé !
Que dire de plus après un concert pareil. Nos icônes du metal ont encore une fois démontré qu’ils étaient à leur place aux côtés des meilleurs groupes de tous les temps. Nous avons vécu un show incroyable rempli de classiques avec un groupe en forme encore capable de s’amuser sur scène. Espérons qu’ils tiennent ce niveau encore longtemps.