Fondé il y a quelques années comme un groupe de reprises par des grands noms de la scène Metal, Metal Allegiance fait suite à son premier album sorti 3 ans plus tôt. Le concept reste le même avec le même line-up aux commandes composés de Alex Scolnick, Mike Portnoy, Davil Ellefson et Mark Menghi. Les compositions restent les leurs et au chant une nouvelle série d’invités se partagent les titres. Certains ne sont pas nouveaux dans cette aventure, notamment Mark Osegueda qui est en quelque sorte la cinquième roue du carrosse, puisqu’il prend la place de chanteur sur plusieurs chansons depuis les débuts de la formation. Troy Sanders non plus puisqu’on le retrouve au chant sur l’EP Fallen Heroes, ainsi que Andreas Kisser pourtant non crédité il prend souvent la place du second guitariste, ce qui donne un très bon duo avec son collègue de Testament. Les présentations se faisant un peu longue (en même temps avec un tel mash-up d’invités) passons au décorticage, car il y a quand même quelque chose à dire.
Le premier volume de Metal Allegiance avait été un projet assez excitant et réussi. Pour ma part lors de sa sortie j’étais impatient d’écouter et de connaitre le résultat d’un tel mélange d’artistes. Aujourd’hui encore je prends du plaisir à écouter cet album. Pourtant dès l’annonce d’une suite, ma méfiance pris le dessus. Est-ce que le même résultat allait être possible ? Quels invités ? Est-ce qu’ils ne risquent pas de créer quelque chose de rapidement répétitif ? J’ai les réponses à ces questions maintenant, et malheureusement comme je m’y attendais, le résultat n’est pas celui que j’espérais.
La qualité est bien inférieure à l’opus précédent. L’album seul, hors projet de supergroupe à long terme, n’est pas mauvais. Seulement dans son contexte général, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Il y a quelques bons éléments mais aucune continuité dans l’intensité. Le groupe reste dans le style qui lui correspond le mieux, le Thrash. Le précédent avait le mérite d’aller un peu au-delà et de prendre des risques, notamment avec un titre entièrement instrumental de très bonne facture qui devrait plaire à nombre de shreders. Ici non et on souffre de plusieurs retombées coupant l’élan précédemment lancé. Le premier titre de Power Drunk Majesty est plutôt encourageant bien que très simple en terme d’écriture. Mais dès le second titre, malgré un riff simple et efficace et une rythmique entraînante, la mayonnaise ne prend pas. Il aurait fallut placer cette chanson plus loin dans l’album, car le changement rien qu’entre ces deux titres est trop brusque et on ne sait déjà plus sur quel pied danser. D’autant plus que l’on repart à nouveau sur une intensité plus intéressante juste après.
Un autre problème très présent, peut-être symptomatique de ce supergroupe, est qu’il n’y a pas de surprises. Le mélange entre tous ces musiciens aurait du apporter quelque chose de beaucoup plus riche. Au lieu de ça, on pourrait presque avoir l’impression qu’une sorte d’adaptation se fait autour du chanteur invité. C’est-à-dire que l’on pourrait presque avoir la sensation d’écouter le groupe auquel l’invité appartient. Peut-être qu’ils ont tous ramenés leurs idées et tenter de les mélanger, mais le résultat est ce qu’il est. Ils ont voulu faire plaisir à tout le monde et chacun à eu son titre. Si bien que l’on entend aussi bien du Accept ou Overkill que du Soulfly.
Le talent de ces artistes n’est pas à remettre en question loin de là. Mais après de nombreuses écoutes (au bout d’un moment forcé pour tenter de cerner l’objet) il ne reste que de la déception. Je veux bien ressentir l’identité de chacun au fur et à mesure, que ça transpire le Thrash, mais pas au détriment de la qualité et de la créativité. Le rythme n’est pas géré, et au final on retient une compilation pouvant servir à faire découvrir le metal au néophyte, et encore…