Theodore Horowitz, puisque personne de sensé dans les années soixante aurait eu l’idée farfelue de prénommer son rejeton Popa, est un garçon – plus tout à fait jeune – des plus productifs à en juger par son impressionnante discographie qu’il agrémente régulièrement de nouvelles productions depuis plus d’un quart de siècle. A des années lumières du cliché du guitar hero, son physique n’étant pas son ailleurs atout majeur (quoi que…), il a su bâtir une carrière qui en jette en s’étant mis à son art relativement sur le tard en ce qui concerne ses enregistrements.
Car Popa Chubby a débuté ses tribulations musicales gravées dans le sillon à la trentaine bien sonnée – ce qui est à peu près le milieu de l’adolescence chez un homme et je sais parfaitement de quoi je cause – et a parcouru la planète comme un acharné depuis. Il faut dire que le Ted s’emploie non seulement à enregistrer un maximum, mais aussi à tourner le plus souvent possible ce qui lui a ouvert les portes des grandes salles après avoir enchanté les clubs.
C’est avec joie que je me réjouis de retrouver ce personnage de légende dans une configuration confinant au club puisque nous le retrouverons sur la scène du rez-de-chaussée de l’Usine un soir d’octobre munis de son indéfectible six cordes. Le natif de la Grande Pomme fera à coup sûr un nouveau sans faute dans la salle genevoise avec ses compos – voire avec ses reprises plutôt très inspirées – d’obédience blues électrique (rock ?) se foutant éperdument des modes plus que le compteur du Newyorkais semble resté coincé sur les seventies et sur le culte qu’il voue au gaucher légendaire à qui il a payé un tribute extraordinaire sous forme d’un triptyque à la fois live et studio : ‘Electric Chubbyland: Popa Chubby Plays Jimi Hendrix’. Un Grand Soir en perspective pour les mélomanes de tous poils (les glabres seront bienvenus aussi) qui pourrait bien afficher complet : on vous aura prévenus !