Il est incontestablement un des guitaristes les plus innovants et les plus surprenants de ces dernières années, et la sortie de son nouvel album ne va rien y changer : Simo retient toute notre attention et ne va pas manquer d’attiser la curiosité de bon nombre d’entre nous.
Il va sans dire que depuis la sortie de « Let Love Show The Way » en 2016, JD Simo ainsi que ses deux partenaires de route (Adam Abrashoff derrière les fûts et Elad Shapiro à la basse) en ont vu défiler des choses. Dans un rapide entretien que l’artiste nous a accordé au mois de septembre 2017, il nous confiait : « Mec, cette dernière année a été complètement folle ; nous avons parcouru le monde, nous avons beaucoup joué, j’ai lu plein de livres, nous avons vu beaucoup d’endroits, rencontré des gens super »
Incontestablement, la tournée a renforcé des liens déjà bien établis entre les membres de ce trio que nous avons eu la chance de voir à Bâle en Suisse l’année dernière : une énergie scénique, une force dans les compositions ainsi que dans les instants plus jams session auront eu raison du public qui a pris une claque aller retour.
Déjà, cette occasion nous a permis de nous rendre compte que les impressions de l’album de l’époque se confirmaient : un mélange de genre, une fusion blues rock jazz qui sentait bon les 70’s. La question était donc de savoir ce qui nous attendait avec « Rise & Shine » !
Ce disque est un magnifique extraterrestre, très loin en fait de ce que j’aurais pu imaginer à vrai dire. Il a fallu donc faire abstraction de la teinte du premier disque :
« – Si vous deviez qualifier votre album en deux mots, quels seraient-ils ?
- – Oh, hum Soul et Psychédélique »
Côté guitare, JD nous confie avoir ressorti une vieille stratocaster, une telecaster en plus de la traditionnelle 335 qui officie très largement sur scène entre les mains du patron. Wah wah au pied, l’artiste nous propose des rythmiques funky, avec un maximum de groove dedans. En même temps, comment pourrait-il en être autrement avec une section basse batt’ de ce calibre ?
« Return », le titre d’ouverture, reflète ainsi cette teinte. Plus qu’une entrée d’album en trombe, Simo propose une subtilité auditive qui devient au fur et à mesure entêtante, obsédante. La production soignée laisse en tout cas le son respirer, la finesse d’arrangement transparaissant à chaque instant du morceau. C’est en tout cas un coup de coeur (oui, je sais, d’entrée comme ça).
On passe donc de ceci à des morceaux plus soutenus comme « Shine » qui révèle un côté 80’s du plus bel effet. L’accent est en tout cas mis dans les vibes et dans la réverbération. Il n’y a pas à dire : on est vraiment sur un gros travail d’arrangements.
Et cette diversité ne fait que trouver des échos dans la suite de la tracklist : « I Want Love », le très bluesy « Light The Candle » (second coup de coeur) et sa rythmique très écrasée, et le splendide « The Light » portent cet album qui montre la minutie et le travail sur l’espace sonore occupé par l’ensemble. Un trio aura rarement sonné aussi gros depuis bien des années.
Il fallait oser, mais le pari est réussi : « Rise & Shine » est un must. « Nous avons fait l’album que nous voulions faire » nous confiait JD. La réunion et la concordance des influences matche sur chaque morceau, même si l’on peut concéder que l’auditeur non averti pourra avoir du mal à rentrer du premier coup dans l’univers de Simo. Mon conseil : écoutez cet album au casque, vous comprendrez alors l’ampleur du travail fourni par le band de Nashville. Les années 70 et 80 sonnent toujours aussi bien en 2017.
Mascot Label Group