Vieille histoire d’amour contrariée que celle qui unit (ou plutôt n’unit pas) musique populaire et classique. Quand un groupe de rock succombe à la tentation de l’orchestre, le résultat patauge vite dans le kitschouille. Les vétérans de Paradise Lost se sont risqués à l’exercice avec un double album enregistré devant un public enthousiaste et gueulard. Verdict ? L’Orchestre Philarmonique bulgare (sérieux) qui accompagne le premier disque confère au son des anglais une belle épaisseur, sans dénaturer complètement les compositions originales. Je dis bien ‘sans complètement’, dans la mesure où la pétulance de certains cuivres donne à l’ensemble une couleur un peu trop vive pour les amateurs des moments les plus pesants de Paradise Lost (‘Joys of Emptiness’ ressemble presque à une B.O de blockbuster hollywoodien). Avouons-le, l’ami Holmes ne donne pas l’impression de se fouler des masses au micro, ne se réveillant un peu que sur ‘As I Die ou Gothic’, qu’on n’imaginait pas l’entendre chantonner ! Mais comme il a passé une bonne moitié de sa carrière à chanter fort et faux, peut-être faut-il voir un progrès dans sa performance parfois gentillette mais à peu près juste…