Rockeuses, Rockeurs,
Margaret Thatcher est morte. Les Anglais pleurent, les Irlandais trinquent, les Suisses s’en cognent, mais ça nous rappelle que certain(e)s ont encore des couilles dans ce bas monde.
Mais on s’y attendait, à ce décès, depuis la pochette controversée du single d’Iron Maiden ‘Sanctuary’, sorti en 1980. La Vierge de Fer assassinant la Dame de Fer, il fallait en avoir, des couilles ! Et ils en ont toujours, ces lascars, parmi les dernières rockstars sincères à écumer les grandes scènes d’Europe. Vous me trouvez dur? Souvenez-vous des paroles avisées de Patrick Carney (Black Keys) : ‘Rock & roll is dying because people became ok with Nickelback being the biggest band in the world’. Et il n’y a pas que Nickelback, même dans l’underground pullule une horde de groupes auxquels un ingrédient essentiel fait défaut : l’authenticité.
Il fut un temps où rock’n’roll et pensée à contre-courant faisaient bon ménage.
Au fond, j’aime bien Dave Mustaine. ‘C’est un crétin certes, mais un crétin honnête’, pour citer Gandalf. Car, même dans le milieu du rock, j’ai la sinistre impression de nager dans la dictature étouffante de la bien-pensance et du politiquement correct. C’est simple, pour passer pour un homme bien vous devez 1) ne pas aimer les USA, 2) vouloir libéraliser le mariage homo, 3) critiquer le capitalisme et aimer l’égalité sous toutes ses formes. Dans ces conditions, n’importe qui serait prêt à se dresser pour ses idées, la conscience tranquille, sachant que derrière lui, sept milliards de bovins à la pensée unique sont prêts à piétiner le malheureux qui aurait osé utiliser le terme ‘noir’ pour parler d’un… ‘black’. Mais il fut un temps où rock’n’roll et pensée à contre-courant faisaient bon ménage, aussi permettez-moi, pour le goût de la provoc, de crier : « Vive Dave Mustaine, les banquiers et les imbéciles courageux ! ».