Le Festival de musique Eastside Ground, qui en est déjà à sa troisième édition, vient de dévoiler une imposante programmation Hardcore et Métal. En tête d’affiche, les légendaires Sworn Enemy, qui feront la route depuis New York pour enflammer Beauceville et l’ensemble de la Chaudière-Appalaches, le 10 mai prochain. Le Daily Rock s’est entretenu avec le fondateur du festival afin d’en savoir davantage sur ce qui le motive à développer un festival de musique extrême en région.
D.R. : Votre festival a décidé d’inviter une grosse pointure américaine pour venir clore les festivités. Est-ce que c’était votre objectif dès le début d’inviter un groupe aussi légendaire à venir jouer en Beauce ? Est-ce que ça a été difficile de les convaincre ?
Yannick Karl Giguère : Je tenais vraiment à avoir une tête d’affiche d’importance cette année. J’ai essayé par le passé d’inviter des groupes tout aussi importants du milieu Hardcore, mais les réponses étaient toujours négatives pour plusieurs raisons, mais principalement on me disait que je ne m’étais pas pris assez d’avance. J’ai quand même toujours réussi à faire venir des groupes d’un peu partout et je reste fidèle à mon objectif de faire découvrir de nouveaux groupes. Et même si on sait que nous ne sommes pas dans la meilleure période pour la culture au Québec, je crois qu’avec des line-ups intéressants, on peut arriver à garder en vie la scène musicale. Je tenais vraiment à faire mon festival pas trop loin de Québec. J’ai organisé mes premiers spectacles ici, dans cette salle communautaire de Beauceville, et je tenais à répéter l’expérience afin de garder la scène active dans la région.
D.R. : Quel groupe de ton festival as-tu le plus hâte de faire découvrir au public qui sera présent et pourquoi ?
Yannick Karl Giguère : En fait, j’ai vraiment envie de faire découvrir 13 groupes sur 15. Je suis membre de The Sleep ainsi que de Wartime, les 13 autres groupes sont exceptionnels et méritent d’être vus et entendus.
D.R. : On imagine bien toute la complexité organisationnelle derrière un festival. Il faut réfléchir et bien planifier tous les petits détails. Quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées lors de l’organisation du festival ? De quoi aurais-tu pu te passer ?
Yannick Karl Giguère : J’aimerais surtout avoir davantage de temps à me consacrer à l’organisation de l’Eastside Ground. Mon emploi m’empêche de réellement pouvoir m’y concentrer à temps plein, mais c’est ce que j’aimerais par-dessus tout. Tout simplement, afin de faire évoluer le festival dans le bon sens et d’avoir des éditions de plus en plus imposantes et intéressantes dans l’avenir.
D.R. : Une grande partie des groupes Hardcore de l’époque avaient des propos très politisés. Il y avait beaucoup de dénonciations des injustices et on utilisait le style pour crier sa rage contre le système. En 2025, avec la politique actuelle, crois-tu que le style connaîtra un nouvel élan ?
Yannick Karl Giguère : Le Hardcore est évidemment né du Punk, et il est vrai que les premiers groupes du style chantaient souvent à propos des injustices et d’autres sujets politiques. Je crois que le mouvement ne tombera jamais dans l’oubli et que la situation actuelle engendrera obligatoirement une nouvelle génération de fans et d’artistes qui voudront dénoncer certaines choses.
D.R. : Tout en restant réaliste, quels groupes rêverais-tu de pouvoir présenter en Beauce ?
Yannick Karl Giguère : Arkangel, 100 Demons, Spirit World et je pourrais continuer comme ça très longtemps.
D.R. : Selon ton expérience des deux dernières éditions, et comme ton festival se déroulera dans une salle communautaire, est-ce que tu t’attends à recevoir un public de mineurs assez important ? As-tu l’impression que la nouvelle génération d’adolescent(e)s s’intéresse aux concerts et plus particulièrement aux concerts Hardcore ?
Yannick Karl Giguère : Je souhaite ardemment que la nouvelle génération participe en grand nombre afin de permettre à la scène de se renouveler. Je crois que les mineurs méritent aussi d’avoir accès à des concerts de qualité un peu partout au Québec, et que les promoteurs devraient essayer autant que possible de présenter certains événements pour inciter les jeunes à découvrir de la musique en spectacle.
D.R. : L’Abitibi a toujours eu la réputation d’être un terrain de jeu très fertile pour les groupes Métal québécois. La Beauce a aussi eu ce même genre de réputation. Est-ce que c’est encore le cas ? Selon toi, qu’est-ce qui explique le phénomène ? Et est-ce qu’il se fait encore beaucoup de Hardcore en Chaudière-Appalaches ?
Yannick Karl Giguère : Les parents en sont certainement pour quelque chose. Lorsqu’ils discutent avec leurs enfants de musique, ça crée des liens entre les générations et ça développe la curiosité. Il y a encore une belle scène Métal bien vivante ici avec des groupes comme Fragmatik, Reversal, Carey et mes propres groupes Wartime et The Sleep. La scène Punk aussi est encore bien représentée avec Full Count, Jeffrey Lost Control ou Hitch and Go.
On vous convie donc le 10 mai prochain, à Beauceville, pour la troisième édition du Eastside Ground Festival.
Billets/tickets: https://lepointdevente.com/billets/yye250510001
