40 ans déjà que D-A-D (à l’origine Disneyland After Dark) balance son rock pêchu, original et teinté d’humour sur toutes les scènes de la planète. Mon Dieu que le temps file ! On se rappelle de la bombe musicale qui avait éclaté en 1989 avec la sortie de leur troisième album, ‘No Fuel Left for the Pilgrims’ et que de chemin parcouru depuis lors ! C’est tout naturellement à la Z7, l’une des plus belles salles de Suisse, dans laquelle ils ont joué plusieurs fois par le passé, que le quatuor danois posait ses amplis pour souffler les bougies de son savoureux gâteau musical avec ses fans helvétiques.
C’est un autre quatuor, 100% féminin, qui lance les festivités avec un rock festif et entraînant teinté de pop. Belles harmonies vocales, jolis soli de guitares et sourire aux lèvres, les Britanniques de The Hot Damn! ont trouvé la recette pour se mettre le public dans la poche. On pense à Thundermother, The Gem, ou le côté lumineux de la Force du Girlschool des débuts. Moment humoristique lorsque leur mascotte – une grande licorne gonflable – est tombée sur la bassiste, provoquant un bref mouvement de surprise et de panique chez celle-ci. Quatre filles dans le vent à la positive attitude, ce n’est pas pour nous déplaire.
D-A-D donne le ton d’emblée avec ‘Jihad’ qui électrise la belle assistance de la Z7 (pas loin d’être comble). Les frères Binzer sont en grande forme, Jacob tirant les meilleurs sons de sa six-cordes et Jasper bien en voix avec son timbre particulier. L’ineffable Stig Pedersen et ses basses improbables (en forme d’aile de voiture américaine, du biplan du Baron Rouge, transparente, à deux cordes et j’en passe) fait le show à lui tout seul. Il grimpe sur la batterie de Laust Sonne et se tient debout sur la grosse caisse, un vrai Monsieur Loyal.
Outre les quatre décades dignement célébrées, le quatuor danois joue plusieurs titres de son nouvel album très réussi paru en octobre dernier (‘Speed of Darkness’ / AFM Records). On apprécie le punch de ‘1st, 2nd & 3rd’, la belle mélodie de ‘The Ghost’, le mid tempo ‘Speed of Darkness’ qui permet de reprendre un peu le souffle avant un ‘Keep That Mother Down’ qui n’aurait pas déplu à Aerosmith.
Les classiques sont bien entendu au menu pour le plus grand bonheur des fans : ‘Point of View’, une version longue de ‘Grow or Pay’ avec un redouable solo de guitare de Jacob tout comme sur ‘Reconstrucdead’, tandis que Laust Sonne a aussi son moment de gloire avec un court mais brillant solo de batterie sur ‘Everything Glows’. A cette occasion, Jasper vient au contact du public sur la barrière du front row en demandant aux fans de scander ‘we love you Laust’, ce qui provoque l’hilarité de la salle et du batteur. Un vrai bonheur de retrouver de très vieux titres comme ‘Riding with Sue’ sur lequel Stig assure les vocaux ou ‘Monster Philosophy’ repris par le public.
Quatre rappels viendront clore cette chaleureuse et intense soirée rock avec des interprétations d’anthologie de l’immortel ‘Sleeping My Day Away’ et du délicat ‘Laugh ‘n’ a ½’ à la guitare acoustique (Jacob + Jasper). Pas de crise de la quarantaine chez D-A-D et on s’en réjouit !
Texte : Jean-Blaise JB Betrisey
Photos : Stéphane Bée