Atlantic Records
Depuis cinq ans, on sent que la formation du Massachusetts a envie d’explorer au-delà des frontières de son rock alternatif. Furetant du côté des boucles électro et phrasés hip-hop sur l’album « MCID », puis osant claviers synthétiques et paillettes sur « The Midnight Demon Club ». Cette volonté de ne pas se laisser enfermer dans une case amène le quintet aujourd’hui à lorgner du côté des belles heures du hard-rock, dans ce qu’il avait encore de psychédélique.
Un choix judicieux à l’aune des résultats pas totalement aboutis, voir pas cent pour cent assumés des dernières livrées studio. On se dit que les orgues vintages et les riff crasses vont bien aller au teint des Américains. Et c’est clairement dans les méandres et la poussière de compos glissant entre riff 80’s et hargne métallique que Johnny Stevens et ses compères se montrent à l’aise (« Suicide Machine »). Que c’est quand ils se font turbulents et échevelés qu’ils parviennent à concentrer leur énergie et à aller à l’essentiel (« Run For Your Death (More Pills) »).
Hors de ces titres concis et percutants, quand il est question de laisser suinter le groove et de consolider les méandres mélodiques de titres plus ampoulés, les bonnes vieilles recettes demandent un chouillat de doigté, et c’est là que la belle assurance se lézarde. Comme si bien calés dans les textures moites d’un blues psychédélique, les musiciens semblaient soudain ne plus savoir comment en sortir (« Summertime Voodoo »). Ou quand plongeant dans une fine nudité mélancolique (« Melatonia ») ils n’avaient pas osé s’arrêter à cette belle simplicité, balayant d’un coup de riff lourd l’écrin fragilement construit. Reste trop souvent un Highly Suspect en suspension, comme hésitant. Traîne comme un petit goût d’inachevé. [YP]
Note: 3/5