En ce mardi 9 juillet 2024, l’imposante scène du lac se dresse devant nous. Le parterre n’est pas complètement rempli, mais qu’importe les fans sont là. Première surprise, PJ Harvey joue en premier, ce qui démontre peut-être qu’elle a longtemps été absente du devant de la scène (son avant-dernier album remontant à 2016). Pas grave, ce qui compte c’est bien le show. A 20h tapante, un accord de synthé et quelques cloches retentissent, l’intro est en marche ! La chanteuse anglaise débarque en cape blanche telle un guru messianique. Un léger sourire s’affiche devant l’accueil chaleureux du public. Elle fait une courbette pour l’en remercier. Démarre ‘Prayer at the Gate’. Son regard intense et sa voix haute perchée font leur œuvre et captent l’attention immédiatement. Ce sermon continue avec ‘The Nether-Edge’ et ‘I Inside the Old Year Dying’. Un band expérimenté (dont son partenaire de toujours John Parish) accompagne sobrement la chanteuse. Une ambiance s’installe, mais ne s’embrase pas exactement. On aurait aimé quelques morceaux plus dynamiques même si on a quand même eu droit aux rock’n roll ‘50ft Queenie’ et ‘Dress’ lorsqu’elle tombe la cape. PJ termine son set par deux énormes classiques ‘Down by the Water’ et le fiévreux ‘To Bring you My love’ qui renvoient le public 30 ans en arrière. Un vrai plaisir de revoir l’icône du rock alternatif sur scène malgré tout.
The National arrive au crépuscule. Je comprends leur deuxième position en découvrant les vidéos diffusées en arrière-plan que l’on n’aurait que devinées deux heures plus tôt. The National, c’est un indie rock raffiné avec la voix chaude et réconfortante de Matt Berninger. Ici, beaucoup plus de son aigus saturés et cela ne convient que très moyennement à la sono extérieure de la scène du lac. Si sur album, The National réussit à enthousiasmer par quelques mélodies intéressantes et des chansons intelligemment pensées, sur scène cela reste bien plat. On peine à entrer dans le concert. Contents de jouer sur la même scène que PJ Harvey, ils lui dédient le ‘tube’ ‘I Need my Girl’. Vingt-et-un morceaux, tous sur le même ton, cela est bien morose. Plutôt politisé (ils avaient soutenu Barack Obama en son temps), Matt Berninger prononcera quand même la phrase de la soirée avant de débuter ‘Bloodbuzz Ohio’ : ‘Ohio is in the middle of the States and the States are in the middle of the toilet’.
Texte : Joelle Michaud
Photos : Alex Pradervand