Un nouvel album somtptueux sous le bras sorti en janvier dernier (‘Charcoal Grace’ / InsideOut Music), Caligula’s Horse faisait halte à l’EXIL Club de Zurich, seule date suisse de sa tournée mondiale. Hormis une date en open air l’an dernier, les Australiens ne s’étaient plus produits dans notre pays depuis belle lurette, c’est dire si l’attente des fans était grande.
La soirée musicale a commencé tôt car deux groupes étaient programmés en ouverture. Four Stroke Baron, tout d’abord, duo étasunien de Reno au style inclassable. Le groupe emprunte au nu-metal, à la new wave, à la synth pop et à une forme de rock progressif débridé. Si l’ensemble est plutôt intéressant, on a un peu de la peine avec la voix du chanteur. Dans la foulée, les Allemands de The Hirsch Effekt investissent la scène. Créé il y a une quinzaine d’années à Hannovre, le groupe s’exprime dans la langue de Goethe et pratique un metal progressif teinté de math rock et indie rock pour un résultat original. The Hirsch Effekt compte une solide fanbase parmi le public qui lui réserve un chaleureux accueil.
Place au plat de résistance. Caligula’s Horse débute son concert avec deux titres de ‘Charcoal Grace’, le délicat ‘The World Breathes With Me’ – son intro aérienne et sa montée en puissance – puis ‘Golem’, très athlétique mais mélodique à souhait. Malgré l’exigüité de la salle, le son est bon, même si la batterie était très en avant sur les premiers titres. Jim Grey est impressionnant d’aisance au chant, évolue sur scène avec élégance, plaisante avec le public. Sam Vallen, maître à composer du groupe, scotche le public avec ses riffs qui associent technique et émotion dans son jeu. La section rythmique n’est pas en reste avec un Josh Griffin diablement efficace et sympathique derrière ses fûts tandis que Dale Prinsse – doté d’une moustache à la Freddie Mercury – propose des lignes de basse très variées.
Le concert se pousuit avec le magnifique enchaînement ‘Bloom’ / ‘Marigold’ qui met en lumière la finesse du chant de Jim. Certaines intonations nous rappellent Ross Jennings, maître à chanter d’Haken, tous deux étant d’ailleurs de la même mouvance musicale. ‘Dream the Dead’ débute avec une irrésistible envolée de Sam à la six-cordes. Les fans sont ravis et chantent les titres par cœur dans les premiers rangs. Un peu plus tard, Jim harangue le public qui reprend à tue-tête le refrain d’‘Oceanrise’, l’un des classiques du groupe – grand moment ! Deux titres du dernier album pour clore le set, ‘The Stormchaser’ mélodique et très bien construit en mid tempo, puis le sublime ‘Mute’, notre coup de cœur. Tout y est dans cette pièce de 12 minutes – intro vocale émouvante, texte, mélodie subtile, intensité, changements de rythmes et divin solo de guitare. Un vrai feu d’artifice musical !
Un très court passage par les coulisses et Caligula’s Horse revient pour nous jouer en rappel ‘Daughter of the Mountain’, beau classique des Australiens. Longue ovation du public aux anges et plaisir partagé par les musiciens qui affichaient un large sourire au moment de tirer leur révérence.
Texte : Jean-Blaise JB Betrisey
Photos : Hiromi Berridge