La fin 2014 et le début de l’an 2015 sont décidément de très bons crus dans le monde du Rock. Un sursaut non négligeable si l’on tient compte de la proportion indécente de disques sortis à pure vocation commerciale. Des albums qui n’ont rien à prouver si ce n’est qu’ils sont capables d’occuper le haut du tableau des charts, bien aidés par le matraquage télévisuel.
Mais ici, on entre dans un objectif qui est bien plus profond que celui-ci. Loin de moi l’idée de faire une sorte de philosophie de comptoir sur l’évolution de l’artiste qu’était et qu’est Marilyn Manson, alors que vient de sortir son nouvel album, The Pale Emperor.
Mais il est clair que cet album est porteur d’un message très fort. L’excellent interview réalisée le 3 Décembre 2014 à Paris par Guillaume Fleury pour le compte du magazine Rock Hard, voyait l’artiste confier son besoin de « payer son dû ». Le besoin d’affirmer son identité, celui qu’il essaie d’être véritablement.
Sans aller plus loin dans l’analyse, on se penche sur le côté artistique. Il avait pu être reproché à Manson, au cours de ces dernières années, de s’éloigner un peu trop fréquemment de ce qui avait fait sa notoriété, avec des albums comme « Eat Me, Drink Me » en 2007 et « The High End Of Low » en 2009. Même si je trouve ces albums tout à fait honnête, il est vrai qu’ils s’éloignent de cette nouvelle production.
Un retour aux sources qui fera plaisir aux fans et qui réjouit mes oreilles d’adepte au style de monsieur. Jamais le blues et le rock n’ont en effet paru si noir . Un ensemble d’idées lumineuses jalonnent ce cd, à commencer par l’efficace « killing strangers », hypnotique par ses sons de synthé et brutale par sa guitare et sa ligne de basse.
La voix de MM n’a rien perdu de sa superbe. L’ambiance est là et les arrangements son imparables. L’album se présente en fait comme une usine à riffs qui laisse la part belle au talent du meneur. La formule prend à chaque moment, comme un de mes coups de cœur « Cupid Carries A Gun », tout en nuances, emmené par une mélodie ponctuée d’une guitare acoustique intelligemment posée sur les couplets.
Après tant d’années de carrière, l’heure du bilan n’a pas sonné pour Marilyn Manson. Peut être un peu moins virulent dans ses compositions, il est pourtant toujours aussi actuel. Et l’artiste nous le prouve avec une galette qui sonne comme un hymne, à ce qu’il a toujours voulu être et ce qu’il est désormais.
« The Pale Emperor », d’une cohérence folle du début à la fin, est destiné à un réel succès. Manson est toujours aussi vilain, et les fans ne me contrediront sans doute pas.
(Hell, ect./Cooking Vinyl/PIAS)