Avec la plus longue attente entre deux albums qu’ils nous ont fait subir à ce jour, Voice of Ruin revient éprouver nos oreilles avec un nouvel opus au poil. Se réclamant de Darkest Hour, The Black Dahlia Murder et Sylosis, ils ratissent assez large pour séduire une palette étoffée de sensibilités, qu’elles aient envie de se faire malmener (la très brutale ‘The Last Feast’ remplit très bien cet office), de pogoter sur des contretemps thrash bien sentis (c’est vers ‘Deathstar Rising’ qu’on se tournera), ou qu’elles aient soif d’escales apaisées. Car là où de nombreuses grosses pointures qui ont bâti leur réputation sur leur mélodicité souffrent, en prenant de l’âge, d’un défaut d’inspiration, c’est précisément à ce niveau que Voice of Ruin se présente plus épanoui que jamais.
Le groupe n’a jamais autant l’air suédois que dans les solos magistraux, mais l’inspiration des lignes mélodiques est une constante, aussi sensible dans les interludes acoustiques, dans les lignes de claviers que dans les chants clairs féminins qu’ils risquent audacieusement sur ‘Cyanide Tears’, du reste la plus progressive de l’album et la plus fascinante rythmiquement.
On a fait assez d’éloges sur le coffre du chanteur Randy pour qu’il ne serve d’en rajouter, mais il faut saluer les efforts de créativité déployés dans la partie vocale, qui se renouvelle sans cesse, tantôt au moyen de backings qui décuplent sa puissance, tantôt par des modulations qui révèlent la richesse de leurs influences. Tout le monde y trouvera son compte – il faut peut-être finalement être suisse pour faire du hard aussi démocratique. [LoR]
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Note : 4 / 5