« On approche doucement de la fin de la saison estivale des festivals. Pour cela, rien de mieux qu’un retour aux sources avec un événement à taille humaine, qui plus est en Suisse. C’est donc dans les belles contrées de Vallamand que nous plantons notre campement pour les trois prochains jours au Rock The Lakes.
Dès notre arrivée, nous sommes immédiatement frappés par la beauté du lieu. En plus d’offrir une vue parfaite sur la scène, peu importe où l’on se trouve sur le terrain, un panorama digne des plus belles cartes postales s’offre à nous. En effet, en arrière-plan du festival, le lac de Morat s’étend paisiblement et magnifiquement, reflétant les couleurs du ciel et créant ainsi une toile de fond pittoresque pour l’ensemble du spectacle. »
Nous débutons donc cette magnifique journée avec Dreamshade. Malheureusement, la chaleur écrasante de ce milieu d’après-midi en décourage plus d’un, incitant beaucoup à rechercher l’ombre plutôt qu’à se presser devant les barrières. Heureusement, l’emplacement de la scène permet à la plupart du public de profiter du spectacle, même caché sous les tentes en surplomb. Cependant, cela n’entame en rien l’enthousiasme du quintet qui a ouvert le bal avec son metalcore. Dès le début, nous remarquons l’ardeur du groupe, qui partage son énergie de manière généreuse. Et nous en aurons bien besoin ! Le chanteur occupe pleinement l’espace, se déplaçant rapidement et offrant un spectacle dynamique sans jamais sembler manquer de souffle. Il va même jusqu’à descendre dans la fosse pour le dernier morceau, où le public lui rend bien en créant un immense circle pit.
Après une courte pause, le temps du changement de scène, une sorte de remix d’« Happy Birthday » retentit au loin. Serait-ce le signal du début du prochain spectacle ? Apparemment, c’est le signal d’entrée de Blind Channel. Bien que Måneskin ait été le grand gagnant de l’Eurovision 2021, les Finlandais ne sont pas passés inaperçus et ont également profité de cette vitrine pour se faire connaître mondialement. Comme le groupe précédent, l’effervescence règne sur scène. Le public commence timidement à se rapprocher de la scène. Mêlant pop, rap et métal avec un duo de voix sur une instrumentation chargée d’effets électroniques, le groupe apporte un vent de fraîcheur à la programmation. Pour nous tenir en haleine, Blind Channel garde son hit « Dark Side » pour la fin avant de quitter la scène sur « Everybody » des Backstreet Boys.
Nous poursuivons avec une note plus punk hardcore grâce à Deez Nuts. Les Australiens, qui donnent actuellement leur avant-dernier concert après un mois intense à travers l’Europe, montent sur scène avec enthousiasme. Aucun signe de fatigue ne transparaît chez eux. On augmente le son d’un cran pour ce dernier concert de l’après-midi. Rafraîchi par le jet d’eau des pompiers, le public sort enfin de l’ombre et se dirige en masse vers la fosse. Devant les barrières, des mosh pits bien plus violents se forment pour accompagner la musique.
Le ton change radicalement ! Fini la rigolade ! On sort la double pédale et le bon vieux growl bien méchant avec Bleed From Within. Contrairement à la musique, les températures semblent enfin redescendre un peu. Avec l’arrivée de cette bouffée de fraîcheur, la foule se déchaîne dans la fosse. Mosh Pit, Circle Pit, on est balancé dans tous les sens et cela fait plaisir à voir ! Les Écossais en profitent pour nous présenter leur dernier album, « Shrine », sorti l’année dernière, avec une énergie explosive qui secoue le public. Les riffs puissants et les vocaux agressifs de Bleed From Within résonnent dans l’air, créant une ambiance électrique qui anime la foule et la pousse à se dépasser.
Changement musical à 180° avec Korpiklaani et leur folk metal entraînant. Il est probablement inutile de les présenter à ce stade. Après 20 ans de carrière, les créateurs de «Vodka» ont réussi à hisser certains de leurs morceaux au rang des incontournables de la playlist du métalleux. L’ambiance est à la fête, aussi bien sur scène que dans la fosse. Avec une bière à la main, le public se lance dans des danses improvisées, et une partie même se met à imiter des rameurs. Le spectacle se termine dans une excellente ambiance, laissant à tous l’envie de se resservir une boisson houblonnée.
Passons maintenant au mastodonte du thrash/death metal, Sepultura. Ils ont parcouru mers et océeans pour sillonner l’Europe tout au long du mois d’août 2023. On sait déjà que leur musique est à la fois posée et brutale, mais en live, elle prend une toute nouvelle dimension. Accompagnés de jeux de lumières chaleureux, le quatuor déchire tout ! L’instrumentation est d’une précision redoutable, et le chant est d’une solidité à toute épreuve. L’arrivée de l’obscurité ajoute une touche spéciale au spectacle, créant une ambiance encore plus captivante. Les fans sont au rendez-vous, bien sûr. Quant à nous, nous avons préféré quitter la mêlée pour savourer le concert depuis les hauteurs de la plaine. La vue depuis cet endroit offre une perspective unique, permettant de pleinement apprécier le show.
Comme si la chaleur de la journée n’était pas déjà suffisante, Heaven Shall Burn arrive pour en rajouter une couche. Rien qu’à regarder la préparation sur scène, on sait que le spectacle va être impressionnant, mais cela ne nous prépare que très peu à ce qui nous attend ! C’est un véritable ouragan qui s’abat sur la plaine de Vallamand. Le spectacle pyrotechnique ne nous laisse que peu de répit entre les rafales de flammes et de fumée. À vrai dire, c’est dans de tels moments que l’on est heureux de ne pas être au premier rang. Je me demande même si certains ont réussi à tenir tout le concert. L’imposante infrastructure lumineuse nous explose littéralement les yeux comme un orage d’été. Portés par cette déferlante d’énergie, nous nous retrouvons sans vraiment comprendre au milieu d’un pogo. Tout au long du concert, Marcus, avec sa légendaire chemise rouge, guide le public en lançant autant de circle pits que de wall of deaths. C’est indéniablement le spectacle le plus impressionnant de la journée.
On termine la première journée de festival sur une note suisse avec Samael. Une partie de la foule s’est dispersée, créant une ambiance plus intime en cette heure tardive. Sur scène, on a laissé de côté la pyrotechnie et les stroboscopes pour un spectacle lumineux sobre et sans fioritures. Je dois avouer que ce changement radical est aussi surprenant physiquement que visuellement. Cependant, le spectacle n’en est pas moins captivant. Cette atmosphère s’accorde parfaitement avec l’ambiance que leur black metal évoque.
Pour conclure cette journée, bien évidemment, on se dirige vers la tente à boissons.
Pour plus d’infos : rockthelakes.ch
Jette un œil sur les autres jours du festival :
RTL – J2 : daily-rock/rock-the-lakes-2023-j2
RTL – J3 : daily-rock/rock-the-lakes-2023-j3
