C’est une triste réalité, mais nous sommes déjà dimanche. Ce matin, j’ai l’impression que le soleil essaie de me transmettre un message ou simplement de me juger à travers la fine toile de ma tente. Sur les tables de camping, des cadavres de bières voisinent avec de nombreux restes de chips et commencent doucement à former une nouvelle forme de vie. Soudain, la perspective d’une douche tiède, voire froide, me semble être le paradis. On enfile nos bottes et on se prépare à affronter vaillamment notre dernier jour au Stade Regis Perrin.

La bagaaaarre

Rien de mieux pour nous booster qu’un bon trash Hardcore avec Eight Sins. Je dois dire que le contraste entre le growl puissant de Loïc comparé à sa voix naturellement douce (sans compter ses discours toujours empreints d’humour) m’amuse beaucoup. Les Grenoblois sont les rois de l’autodérision, tout en maintenant une musique brutale et solide. L’interview que nous ferons un peu plus tard dans la journée viendra nous confirmer notre impression. Une chose est sûre : nous avons beaucoup ri.

Eight Sins profite de ce show pour nous teaser sur son prochain album intitulé «Straight to Namek», qui sortira cet automne. A terre, c’est la bagaaaaaaaaaarre ! Les festivaliers enchaînent les slams et forment un grand circle pit. Ce dimanche matin, on peut dire que le groupe a réussi à réveiller même les moins vaillants d’entre nous.

Voyage dans le temps

Après une pause déjeuner bien méritée et quelques dépenses légèrement impulsives, on reprend avec Demented Are Go. Avec leur contrebasse dansante et rythme rockabilly agrémenté d’une touche punk, les Gallois et leur psychobilly nous font voyager vers les années 50. Cela donne envie de ressortir nos vieux perfectos en cuir, de cirer nos cheveux et danser le rock’n’roll. Ils poussent l’extravagance un peu plus loin en arborant des coiffures typiques du style avec une touche de couleurs électriques et des visages maquillés à la manière du black metal. Un grand merci aux quelques nuages qui nous ont offert un peu d’ombre et nous ont permis de danser sans risquer le malaise.

Douceur et volupté

Restant dans le thème, cette fois-ci avec un groupe originaire de Suisse, après l’énergie revigorante des Britanniques et leur psychobilly, The Hillbilly Moon Explosion nous ramène aux sources avec du bon vieux rockabilly. Ce n’est pas un hasard si les deux formations se succèdent. En effet, le quatuor a l’habitude de collaborer avec le chanteur de Demented Are Go pour des featurings, et ce, depuis plus de 10 ans. C’est donc tout naturellement qu’Emanuela invite Sparky à la rejoindre sur scène. Je pense que tout le monde est d’accord pour dire que leurs deux voix forment un mariage parfait. D’un côté, nous avons la douceur et la légèreté, de l’autre, une voix de crooner rauque et profonde. Le temps passe à une vitesse folle et c’est déjà fini.

Poussière

Changement radical à St-Maurice-de-Gourdans avec Eyehategod. On est plongé dans des riffs lents et lourds. Rien à voir avec l’ambiance « dinners » des années 50. Le son est volontairement poussé à ses limites, frôlant les larsens, et un chant crié vient compléter le tableau. La communication entre le public et les Américains est limitée, mais cela n’a pas d’importance, car on est là avant tout pour écouter de la musique. Devant le groupe de sludge, la foule soulève la poussière dans des moshpits.

La puissance à l’état brut

C’est au tour de Soulfly de venir enflammer le Sylak 2023. Formé par Max Cavalera (ex-Sepultura), le groupe vient défendre son dernier album «Totem» sorti en août de l’année passée. La couverture de l’opus sert d’ailleurs de toile de fond. Le public et la formation ne font qu’un. À chaque sollicitation de Max, tous les bras se lèvent et bougent ensemble. Une énergie puissante se dégage du show. En terme de mixage, les ingénieurs du son font un boulot exceptionnel. Le soleil commence à se coucher en même temps que Soulfly quitte la scène.

La voix des ancêtres

Es-tu prêt à te reconnecter avec tes ancêtres ? Le phénomène Heilung s’apprête à te guider vers tes racines nordiques. Le choix de clôturer le festival avec eux est particulier, mais en y réfléchissant bien, cela a du sens. On pourrait le comparer à une séance d’hypnose après une grand bouleversement.

La formation, composée de musiciens et danseurs, entre silencieusement en scène avant de se livrer à un rite d’éveil. Impossible de ne pas être captivé par les décors, les tenues et la mise en scène. Heilung est autant un voyage sonore que visuel.

Après avoir préparé leur corps et leur esprit sous le regard attentif du public, c’est à notre tour d’être transporté vers un état second.

En conclusion, entre la programmation toujours au top, une organisation très bien gérée et une multitude de beaux souvenirs, on ne peut qu’être satisfait. On repart donc heureux de cette 11ème édition. Une fois de plus on peut te l’assurer : Sylak, à l’année prochaine !

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