Nouveau groupe de rock hybride issu des recoins les plus sombres de Zurich, Underskin se livre au Daily Rock à travers sa chanteuse, Andrina.
Les thèmes que vous abordez ne sont pas gais, est-ce que ça reflète votre propre vie ?
Bien que nos chansons parlent des périodes difficiles de ma vie, je ne me sens pas malheureuse. J’ai commencé à écrire des chansons lorsque j’étais encore une enfant, et ça a toujours été une thérapie pour moi, ça l’est encore. Lorsque je n’arrive pas à parler de quelque chose, je le couche par écrit, c’est ma manière de fonctionner. Donc je ne pourrais pas mentionner de souvenirs précis, mais on les retrouve dans chaque note de nos chansons.
Notre musique n’est pas très optimiste. J’ai écrit une fois une chanson joyeuse, lorsque j’étais de bonne humeur, pour la mettre sur l’album. Mais quelques semaines plus tard, ma situation a empiré. J’ai adapté toutes les paroles le soir-même de l’enregistrement, parce que je ne pouvais pas les laisser telles quelles, j’aurais eu l’impression de me mentir.
Votre voix porte à quasiment à elle seule l’album, est-ce que vous l’avez pensé ainsi ?
C’est le cas. Puisque les paroles et les émotions occupent une part importante de notre musique, nous avons pensé qu’il était important de mettre la voix en avant.
Quel parcours musical avez-vous suivi ?
J’ai commencé à prendre des cours de chant lorsque j’avais sept ans, et je m’entraîne tous les jours depuis l’âge de treize ans : j’essaie sans cesse de m’améliorer. J’ai écrit ma première chanson à l’âge de huit ans, et deux ans plus tard j’avais déjà un cahier rempli d’idées de paroles. À douze ans, j’ai rencontré notre manager Chris et c’est là que tout a commencé. J’ai ensuite signé un contrat pour un album. Hélas, on voulait faire de moi une chanteuse de pop, ce qui était marrant et aurait pu marché, mais à la même époque j’ai appris à jouer de la guitare et je ne pouvais pas arrêter d’écouter Led Zeppelin, Nirvana et d’autres groupes de metal, pour réaliser que c’était dans cette direction que mon cœur me portait. Passer au rock et me mettre à la recherche d’un groupe a été la meilleure décision de ma vie. Je ne regrette pas la carrière à laquelle j’ai tourné le dos.
« Ça porte malheur d’avoir une femme à bord », c’est aussi vrai pour les groupes de rock ?
Pas dans notre cas. Notre groupe est comme une famille et les autres membres me traitent comme un mec – c’est d’ailleurs bizarre parfois, mais j’y suis habituée. Même dans ma vie privée, je n’ai pas beaucoup d’amies au sein de la gente féminine, alors j’ai l’habitude de parler de Pokemon, Super Mario et Star Wars.
Craignez-vous d’être trop doux pour les fans de rock, et trop hard pour le grand public ?
Ce n’est pas toujours facile lorsque la moitié des gens te dit : ‘Il faut que vous soyez plus commerciaux, sinon les radios vous ignoreront.’ Tandis que l’autre te dit : ‘Pourquoi est-ce que vous êtes aussi commerciaux ? C’est naze.’
Au bout d’un moment, on a réalisé qu’on se sentait mieux à juste faire ce qu’on voulait. Si l’envie nous prend d’écrire une ballade ou un titre de hard rock avec des éléments metal, on le fait. L’envie nous a pris de mettre du triangle sur une de nos chansons, et on l’a fait. Qui s’en préoccupe ? Nous nous sentons uniques, et les gens s’en rendraient compte si ce n’était pas le cas.
Votre album recèle beaucoup d’ambition, jusqu’où espérez-vous aller avec Underskin ?
Tant qu’on peut enregistrer nos chansons et jouer devant des gens à qui notre musique plaît, nous sommes le groupe le plus heureux de la Terre. Évidemment, ce serait extraordinaire de pouvoir aller partout dans le monde, mais nous prendrons les choses comme elles viennent.
Certains disent qu’il est plus dur pour les groupes suisses de percer, vous êtes d’accord ?
Dans une certaine mesure. Le marché suisse est extrêmement restreint comparé à d’autres, donc il y a un plus petit nombre de gens qui vont décider si votre musique marchera ou non.