Montréal 2 juillet 2017
Comme tous les ans, notre festival de jazz nous réserve une panoplie de belle surprise et c’est les amateurs de la musique synthpop des années 80’ qui sont choyés avec la présence du groupe montréalais Men Without Hats. Ce qui va être au final une soirée magnifique a commencé avec quelques accrochages. Le spectacle étant censé commencer à 22 h je me rends donc sur place pour 21 h 30. Quelle n’est pas ma surprise en arrivant de voir une ligne qui fait presque le tour du pâté de maisons! Ils n’ont laissé entrer personne encore, car il parait que le groupe n’a pas fini son soundcheck. Ce n’est seulement qu’à l’heure où le tout est supposé commencer que les spectateurs sont finalement admis à l’intérieur. Comme si ce n’était pas assez, quand vers 22 h 45 ça débute finalement avec Safety Dance, ils doivent tout arrêter à cause d’un problème d’ordinateur. Après avoir promptement quitté la scène, le chanteur Doroschuk revient s’excuser du retard et nous propose de nous tenir occupés en nous chantant Close To The Sun seulement accompagné par son frère Colin à la guitare acoustique. D’un point de vue positif, ces petits pépins techniques nous ont permis d’avoir un moment unique que nous n’aurions pas eu autrement.
Quand tout est remis en ordre, le spectacle peut enfin commencer et à partir de là, tout va aller à merveille. Ils reprennent leur succès The Safety Dance du début au grand plaisir de la foule. Ils commencent fort en jouant leur plus gros hit dès le départ. Cela nous prouve toutefois qu’ils ne sont pas un «one hit wonder» et qu’ils ont assez de bons matériels pour tenir un bon show sans le baser sur l‘anticipation du morceau que tout le monde connait.
Sur le parterre du Club Soda c’est la fête et tout le monde danse ou chante au son des compositions hyper rythmées qui nous sont interprétées. Il n’y a aucun doute, il a beaucoup de vrais fans dans la salle, car il ne manque pas de personnes qui connaissent chacune des chansons sans exception. Que ce soit des classiques comme Living In China, I lIke ou Pop Goes The World, des chansons de leur dernier disque Love In The Age Of War ou la reprise d’ABBA S.O.S., il n’y a aucun temps mort et l’intensité reste la même.
Sur la scène, le party est tout autant pris. Ivan est en voix, n’arrête pas de danser, a toujours un sourire collé au visage, est volubile entre les pièces et va même jusqu’à signer le disque vinyle d’un fan après I Got The Message. Même si ce n’est pas le plus important de l’ensemble, le guitariste a tellement heureux d’être là qu’il en est contagieux. Quelle bonne idée de la part du principal intéressé de ne plus jouer du synthétiseur en même temps que chanter, il peut assumer son rôle de «Frontman» à fond et la prestation n’en est que plus dynamique. De toute façon, la claviériste Louise Dawson joue ses parties à merveille. Même s’il n’est pas là 100% du temps, la présence de Collin, le frère d’Ivan, est la cerise sur le sundae. Avoir un deuxième membre original donne encore plus de pertinence à ce show-là.
Comme pour clore la boucle, leur performance finira comme elle a débuté avec The Safety Dance. Même si j’ai vu facilement plus d’un millier de shows dans ma vie, je n’ai pas vu ça souvent un groupe jouer deux fois le même titre dans la même soirée, encore moins pour commencer et pour finir. Dans le cas présent, ça marche à merveille et les spectateurs ne se font pas prier pour la chanter en chœur une deuxième fois.
Même s’ils reviennent pour un petit rappel avec Security et On Tuesday, la durée totale de la prestation reste relativement courte. Avec l’heure à laquelle ils ont commencé et l’énergie qu’ils y ont mise, cela ne gâche en rien notre plaisir et l’on peut dire que nous avons passé un moment mémorable.
Texte: Sébastien Léonard
Photo de courtoisie du Festival International de Jazz de Montréal
Liste des chansons :
Close To The Sun (acoustique)
The Safety Dance
Antarctica
I Got The Message
Head Above Water
Living In China
I like
Pop Goes The World
This War
Modern(e) Dancing
S.O.S. (ABBA cover)
Where Do The Boys Go
The Safety Dance
Encore :
Security
On Tuesday