En allant couvrir Steve Earle ce soir, je me suis dit qu’il y aurait certainement plusieurs amateurs de rock qui allaient se demander ce que j’allais faire là…et surtout pourquoi Daily-Rock couvrait un spectacle « country »?
Ne vous inquiétez surtout pas, vous aurez vos réponses dans les lignes qui suivent!
J’aime les artistes qui sont terre à terre. J’aime surtout un artiste humble. Quand Steve Earle, vedette du spectacle de ce soir, entre sur scène en même temps que son groupe de soutien pour les présenter à son public, et quitter la scène pour leur laisser toute la place, tous les spectateurs présents au Théâtre Corona on comprit que M.Earle ne volait pas au-dessus du « peuple ». Il était un des leurs.
La première partie du spectacle fût dirigée de mains de maître par « The Mastersons ». Couple dans la vie, Chris Masterson (guitare et voix) et Eleanor Whitmore (Guitare, voix, violon) ont offert une prestation très solide, que les nombreux spectateurs présents au Théâtre Corona Virgin Mobile ont appréciée grandement. Une mention particulière à la chanson titre de leur disque paru en avril dernier, « Birds fly south ». Magnifique chanson, interprétée de manière majestueuse, par deux musiciens bien contents d’être sur scène. La voix d’Eleanor est totalement envoutante.
Vingt minutes de pause et nous étions prêts à accueillir Steve Earle avec honneur! Pour ceux qui ne connaissent pas Steve Earle, dites-vous qu’il est une grande star du country rock. Trop country pour être rock, et trop rock pour être country. Son plus grand succès fut sans aucun doute « Copperhead Road » qui le propulsa au sommet des palmarès. Dans le milieu des années 90, il sombra dans l’enfer de la drogue…et le mot n’est pas exagéré. Consommateur de crack et d’alcool, il erra dans les rues de Nashville pendant presque 2 ans. Il est maintenant sobre et en forme. Il l’a prouvé ce soir.
D’entrée de jeu, Earle nous lance « Low Higway », chanson titre de son plus récent album, album qui d’ailleurs est excellent, pour nous enfiler les titres les uns à la suite des autres, en entrecoupant le tout d’histoires parfois drôles, parfois tristes, mais jamais endormantes. Car n’en doutez pas, il aime s’entretenir avec les gens. Il aime beaucoup son public, et son public lui en redonne autant.
Le spectacle à vraiment pris une autre vitesse quand il a interprété « I ain’t ever satisfied », « Guitar town » et « Copperhead road » les unes à la suite des autres. Des chansons que les gens présents on prit plaisir à chanter avec Steve. Les musiciens de Earle sont très solides. D’ailleurs, parlant de musiciens, à la guitare et au violon, nous avons retrouvé notre couple de la première partie. Son guitariste et sa violoniste ne sont nul autre que les Mastersons. On peut dire qu’eux, ce soir, ils sont occupés!
Le seul petit point négatif de ma soirée est qu’il n’ait chanté qu’une seule chanson tirée de « Copperhead Road ». Si bien que plusieurs excellentes pièces n’ont pas été jouées. Mais je crois que j’ai été le seul à me passer la remarque, car mes voisins adoraient leur spectacle.
Un moment fort émouvant fut quand il a parlé de son fils de 3 ans qui est autiste, en mentionnant du même souffle que lui en avait 58, pour ensuite nous livrer l’excellente chanson « Remember me ». Une chanson MAGNIFIQUE!
Donc non….Steve Earle n’est pas un chanteur country, ni un chanteur rock. Steve Earle est tout simplement Steve Earle. Un artiste qui roule sa bosse et sa guitare depuis presque 30 ans, et qui j’espère, la roulera encore longtemps, pour notre plus grand plaisir!
Texte : Laurent Lépine
Photo au cellulaire : Laurent Lépine
The Mastersons – Birds fly south
Steve Earle – Invisible