On ne sera guère étonné, mais plutôt ravis, d’apprendre que l’artiste au talent fertile Thomas Simon Saddier s’incruste une fois de plus dans nos oreilles. Par le biais de son projet Oppenheimer’s Elevators, un de ses pseudonymes artistiques, il dévoile l’album « A Journey Through the Island ». Parue à l’hiver 2022, l’œuvre résulte d’une exploration constante des qualités du compositeur, telles que reconnues par ses pairs de la scène et de ses adeptes. Au menu, on y discerne un style Post-rock instrumental et organique.
Dès les premiers instants, « A Journey Through the Island » transpose l’auditeur vers une ambiance brumeuse et sensorielle pour l’ouïe. Ses six pistes sont entièrement composées et jouées par le musicien d’origine française. On erre sur chacune d’elles entre prudence et désir d’évasion, nous entraînant presque en lévitation. Introduits par « Leaving Home for the New World », nous sommes rattrapés par le poids lugubre des notes de piano qui nous ramènent à la réalité.
Sur « Les plaines d’Abraham », on assiste à une phase hypnotique qui se rapproche du quart d’heure en durée. Au fil des minutes on traverse les secondes d’un périple, à l’allure minimaliste parfois martelée d’une percussion électrique, qui en fin de compte nous enlève tout sentiment anxiogène. D’autre part, la pièce de fermeture « Walking Alone On Mont-Royal » trace une transition plus synthétique dans ses arrangements, par sa rythmique électro et à son tempo plus cadencé que les titres précédents. Ainsi, on peut affirmer que Thomas Simon Saddier possède plusieurs flèches à son arc. En effet dans son ensemble, on sent la volonté du multi-instrumentiste, Montréalais d’adoption, de se démarquer par une démarche appliquée, peut-être même spirituelle.
« A Journey Through the Island » se caractérise par une musicalité contemplative et atmosphérique qui s’écoute autant de façon attentive que détachée. À proposer à quiconque désirerait décrisper son environnement sonore.
4/5