Une tournée plus qu’attendue
Cette tournée, initialement prévue en 2020, devait célébrer les 4 premiers albums de WASP sous le nom de « From 1984 to Headless ». Mais comme pratiquement toutes les tournées de cette malheureuse année 2020, elle a été annulée. Trois ans plus tard, elle change de nom pour « Back To The Beginning » puis « 40 Years World Tour » avec à nouveau une date lausannoise aux Docks, plus de 5 ans après leur dernier passage dans cette même salle.
Avant de débarquer en Europe, Blackie Lawless et sa troupe se sont réconciliés avec les Etats-Unis en tournant enfin dans leur pays après des années d’absence. Finalement, ce ne sont pas moins d’une cinquantaine de dates qui sont ensuite prévues en Europe. Les premières dates anglaises sont pour la plupart à guichets fermés et les échos très positifs. Toutefois, quelques concerts sont ensuite annulés avant que l’explication officielle ne tombe : Lawless souffre terriblement du dos et n’arrive à poursuivre la tournée que grâce à des injections en Allemagne qu’il doit se faire administrer régulièrement et à un mental de fer.
Les deux dates suisses font partie de la fin de la tournée et il y a donc une certaine inquiétude quant à leur maintien, surtout quand quelques jours plus tôt les deux dates italiennes prévues juste après sont annulées. Zurich est maintenu mais écourté de plusieurs morceaux et un communiqué officiel dans la nuit indique que les 5 dernières dates se feront en position assise pour Blackie Lawless.
Entretemps la première partie prévue sur cette tournée a été évincée sans raison officielle, raison pour laquelle WASP se présente ce soir comme unique groupe à l’affiche.
L’état de siège
Plus de 90 minutes après l’ouverture des portes, sous une belle fumée, WASP prend place sur scène. Le line-up est stable depuis plusieurs années puisque ce sont Doug Blair (guitare), Mike Duda (basse) et Aquiles Priester (batterie) qui entourent Lawless. Ce dernier est assis derrière Elvis, son imposant pied qui ressemble à un croisement entre un squelette et une moto.
Cela démarre avec un medley de quatre titres tirés essentiellement du premier album devant une foule bien chauffée à blanc. Le décor est constitué de nombreuses affiches et slogans très années 80s. A peine ce medley terminé que les panneaux disparaissent au profit d’écrans qui passeront des clips de l’époque en arrière-fonds, tels que « Love Machine » et « Wild Child ».
S’il y a bien un album que Blackie Lawless aime mettre en avant, c’est « The Crimson Idol », joué en intégralité dans cette salle fin 2017 pour la tournée anniversaire. Ce soir nous avons droit à 3 extraits. J’avoue que je préférerais entendre d’autres titres qu’encore une fois « The Idol », « Chainsaw Charlie » et « The Great Misconception of Me, mais ce soir c’était particulièrement bien exécuté et c’était le premier grand moment de ce concert avec un public hyper réceptif. Ce sont également des morceaux avec des parties de guitare dantesques que Doug Blair maîtrise à la perfection (l’avantage de les jouer tout le temps). En arrière-fond, les écrans nous passent les extraits des videos montées pour la tournée anniversaire afin que l’on soit en immersion complète avec ce concept album. Pas une seconde de répit que cela enchaîne sur « Blind In Texas » lui aussi survolté. De manière générale, les morceaux sont joués à la suite sans trop de blabla. Après une heure sur scène, le groupe dit au revoir et se retire backstage.
Le retour de l’Animal
Evidemment, cela ne pouvait pas s’arrêter là.C’était une des grandes interrogations de cette tournée anniversaire, est-ce que le titre « Animal (F*ck Like A Beast » allait enfin réintégrer la setlist, Blackie ayant longtemps décidé de le mettre de côté après avoir retrouvé la foi. Pour le plus grand bonheur de la salle, on a bien droit au titre le plus obscène du catalogue. En introduction et tout du long du morceau, on a droit à des images d’archive du combat épique mené contre le PMRC et la censure que ce dernier voulait imposer. WASP était bien évidemment dans le collimateur de ces femmes de sénateurs et on revoit notamment les interventions de Dee Snider (qui avait manié la rhétorique comme un vrai avocat) ou encore de Frank Zappa. Dommage que cette version d’Animal ne soit que partielle. 2 minutes et demi, court pour un rapport même bestial. S’enchaîne façon medley la reprise des Who, « The Real Me », le seul extrait de The Headless Children, probablement mon album préféré. Quitte à entendre un seul extrait, j’aurais choisi une autre chanson, mais je n’ai pas été consulté pour la setlist.
Le tout dernier morceau est sans surprise « I Wanna Be Somebody », le titre le plus emblématique de Blackie Lawless, qui est repris en choeur par la salle entière en mode karaoké. Avant de démarrer ce baroud d’honneur, Lawless prend cette fois le micro plus longuement pour remercier ses fans grâce à qui WASP a eu une carrière de plus de 40 ans. Après le clip, les écrans nous montrent des photos de tous les musiciens qui ont fait partie de WASP, notamment Chris Holmes, Randy Piper et Johnny Rod pour ne mentionner que les plus emblématiques, là aussi une manière de remercier toutes ces personne sans qui WASP ne serait pas là où il est aujourd’hui.
With Acute Spinal Pain
Au final, une prestation relativement courte, mais si on tient compte de la situation, je crois qu’il faut s’estimer chanceux et reconnaissant d’avoir pu d’assister à cette tournée, que beaucoup auraient annulée depuis longtemps. Si on s’interroge/plaisante beaucoup sur la signification de l’acronyme W.A.S.P., ce soir c’était With Acute Spinal Pain en mode guerrier jusqu’à la fin. Sa démarche en sortant de scène fait peine à voir, mais Blackie a clairement serré les dents ce soir et nous a donné un show fort en émotions, ce qui a nettement compensé l’énergie qu’il ne pouvait pas avoir sur scène.
Je ne sais pas combien de temps encore on pourra voir WASP sur scène, mais clairement cela reste un groupe légendaire dont les prestations sont encore au-dessus du lot. On entend aussi beaucoup de commentaires quant à l’utilisation de bandes, ce que Blackie a admis, mais honnêtement cela ne se remarque pas trop. Le batteur est une vraie mule qui ne fait pas semblant et pour le reste dur à dire ce qu’il en est. En tous les cas, cela sonne authentique et cela a fait mon bonheur de les revoir.
Merci Good News Productions et Les Docks
Bonjour,
Merci pour votre excellent article concernant le concert de W.A.S.P aux DOCKS.
J’y étais et vous m’avez fait revivre le concert encore une fois, c’est top!
Complètement d’accord avec vous pour le choix des chansons. Mais on a quand même passé un super moment. Le chanteur a vraiment du mérite d’avoir assuré le concert malgré ses douleurs atroces. Il faut le faire! On lui tient les pouces pour qu’il sera bientôt WithOUT Acute Spinal Pain (chapeau pour votre création;-)). En tout cas, MISS YOU, W.A.S.P.!
Let it rock!
Chris