Stefan Clay est un artiste multi-facettes. En nous présentant son nouveau projet Jacuzzi Jaguar, il nous propose une pop scintillante et rythmée. De quoi faire danser Mère Helvétie dès le 25 février.
Vous avez officié dans des groupes helvétiques depuis de nombreuses années. Qu’est-ce qui vous a donné l’impulsion de commencer Jacuzzi Jaguar ?
Jacuzzi Jaguar est un projet personnel. Au fil des ans, j’ai collaboré avec beaucoup de musiciens et producteurs. Si ces collaborations ont été fructueuses et joyeuses, une envie d’aller au bout de mon inspiration et de me confronter pleinement et sans filtres à ma créativité m’ont poussé à entreprendre ce projet. Il est cependant traversé par des personnes de qualité qui ont mis leur talent au service de cet album et que je remercie ici.
Vous n’avez pas chômé, et présenterez votre premier album le 25 février aux Caves du Manoir de Martigny. Pourriez-vous nous parler de la composition de votre premier opus ?
Toute la période que nous avons vécue a généré dans ma recherche musicale une réaction qui s’est traduite par un retour au palpable. Si ma production précédente présente une exploration de l’esthétique froide et précise du monde digital, cet album marque un retour à l’analogique et évolue dans un univers musical chaleureux qui laisse toute sa place au « jeu humain ». En délaissant les plugins, je me suis enchanté à jouer de divers instruments et à ré-appréhender le réel de manière crue et élégante. Au sein de mon studio Les Instants Sonores, j’ai eu tout loisir d’expérimenter diverses approches et directions et d’inviter parfois des amis musiciens à participer à ma joie. Formellement, l’album se décline dans un style electro-pop, avec une attention particulière portée au message que chaque morceau délivre. Le tout est composé d’instantanés, de Polaroïds, d’instants de vie puisés dans mes expériences personnelles, mais reliés au monde par leur caractère universel.
Ce qui m’a marqué à l’écoute de cet album, c’est à quel point vous semblez vouloir mettre une certaine structure solide à chaque morceau : on commence de manière rythmée, puis on crée des atmosphères, de nouvelles couches. C’est important pour vous d’avoir une certaine discipline ?
Je crois que oui. L’intention première, c’est de délivrer un message énergique et précis, pur et dégagé d’ornements inutiles. Cela demande une discipline de travail et de jeu dans laquelle nous nous retrouvons, moi et les musiciens qui m’accompagnent sur scène.
Il y a un « double morceau » très touchant : « Silences of Desire », avec un titre à la voix féminine, et un à la voix masculine. ça parle d’une histoire personnelle ? Comment vous vous êtes dit : montrons les deux côtés de la même pièce ?
Je vais jeter un voile pudique sur l’aspect personnel de ces deux chansons. C’est effectivement un diptyque amoureux qui embrasse les points de vue de l’un et l’autre des protagonistes. Je trouvais cette approche très intéressante: présenter le même discours au travers de deux sensibilités différentes, donc deux approches musicales différentes, mais qui expriment fondamentalement la même chose. J’avais en tête le film « In the Mood for Love » du cinéaste Wong Kar-wai tout au long de la création de ces deux titres. Par la suite, Rani, aka Colour of Rice, m’a élégamment fait cadeau de sa voix sur le titre féminin.
Si Jacuzzi Jaguar devait créer un centre de remise en forme, comment l’imagineriez-vous ?
En montagne, avec un jacuzzi face à la forêt enneigée, forcément. Des bouteilles de champagne fraîches à l’infini, un cuisinier italien, une sommelière française et des pistes de ski vertigineuses.
www.instagram.com/jacuzzi.jaguar/