18 ans après ‘’Music for Artificial Clouds’’, The Young Gods reviennent aux sonorités ambiant et expérimentales (qu’ils n’ont jamais vraiment quittées pour qui les suit en live) par le biais d’un hommage à l’un des pionniers de la musique minimaliste, j’ai nommé le vénérable et incontournable Terry Riley.
Pour cela, le trio reprend ‘’In C’’ (‘’en do’’), l’œuvre la plus marquante du compositeur, publiée en 1964 dont la particularité et de se composer de 53 motifs musicaux différents pouvant être répétés à l’infini par un nombre non défini de musiciens, donnant ainsi à l’œuvre une infinité de variables et de possibilités rendant son interprétation à chaque fois unique.
C’est donc ici à la version des Youngs Gods que nous avons droit et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le côté hypnotique, féerique et parfois hanté de l’œuvre ne leur a pas échappé, Franz Treichler, Cesare Pizzi et Bernard Trontin ayant déjà eu loisir de jouer la chose live depuis 2021 avant d’annoncer son enregistrement studio qui s’est déroulé en octobre de la même année. Il aura donc fallu patienter presque une année pour que l’enregistrement vienne jusqu’à nos oreilles, mais l’attente en valait la peine.
S’appropriant ‘’In C’’, le groupe en offre une relecture qui s’appréciera tout particulièrement au casque et si possible dans un endroit calme, de nuit de préférence. On y trouvera nombre de genres électroniques que les fans des Gods connaissent bien, des éléments de drone, d’indus, de noise, le tout magnifié par la patte analogique de Cesarre Pizzi, dont le retour inespéré dans le groupe (après 24 ans d’absence) l’a rendu encore plus intemporel que jamais. En résumé, plus personne actuellement n’arrive à sonner comme The Young Gods et c’est ça qui beau.
Une magnifique addition à leur fascinante discographie qui donne envie de se replonger dans les travaux de Terry Riley, Philip Glass ou encore Brian Eno. [François Steiner]
Note : 5